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15 mars 2011 2 15 /03 /mars /2011 14:19
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14 mars 2011

 

Après le séisme du 11 mars et le tsunami qui s’en est suivi, plusieurs réacteurs nucléaires japonais sont dans une situation critique. Un scénario comparable ou pire que celui de Tchernobyl (Ukraine, 26 avril 1986) est désormais possible et, a minima, il s’agira du second plus grave accident nucléaire de l’Histoire.


Or au lieu de reconnaître que le nucléaire fait courir un risque insensé aux populations, le gouvernement français se mobilise... pour protéger l’industrie de l’atome. Cet aveuglement idéologique est comparable à celui qui a été de mise, en janvier, face à la révolution tunisienne. Le gouvernement semble en effet victime du « syndrome MAM » : les ministres rivalisent de déclarations absurdes ou choquantes.


Par exemple, la ministre de l’écologie, Mme Kosciusko-Morizet, a affirmé sans rire dimanche soir : « Le nucléaire est une bonne énergie. » Cela dénote un incroyable mépris envers le peuple japonais, alors même que d’importants rejets radioactifs ont déjà eu lieu et que des dizaines de milliers d’habitants sont évacués.


Par ailleurs, de même que Michèle Alliot-Marie proposait « le savoir-faire français » pour mater le peuple tunisien, le premier ministre, François Fillon, vient de proposer, par communiqué, aux Japonais, « l’expertise nucléaire française ». Or de quelle « expertise » l’industrie nucléaire française peut-elle se prévaloir alors qu’elle ne parvient pas à construire ses propres réacteurs, les fameux EPR ? Les chantiers de Finlande (menés par Areva) et de Flamanville (EDF) rivalisent de retards, de malfaçons et de surcoûts.


Déjà, dans les années 1980 et 1990, EDF avait échoué à faire fonctionner le surgénérateur Superphénix qui devait « incinérer les déchets radioactifs » mais qui n’a été capable que de désintégrer... 10 milliards d’euros !


Qui plus est, la « sûreté » nucléaire française a souvent été prise en défaut : deux fusions partielles de cœur ont eu lieu à Saint-Laurent (Loir-et-Cher), le 17 octobre 1969 et le 13 mars 1980. En 1999, la centrale nucléaire du Blayais (Gironde) a frôlé la catastrophe après une inondation qui ne « pouvait pas se produire », mais qui a quand même eu lieu. Pendant la canicule de 2003, EDF a dû arrêter de nombreux réacteurs, impossibles à refroidir, et a arrosé la centrale de Fessenheim pour éviter un accident. Plus récemment, le site nucléaire du Tricastin s’est rendu mondialement célèbre avec une grave fuite d’uranium, qui a conduit les vignerons locaux à changer leur appellation.


Quant à Eric Besson, ministre de l’énergie, il multiplie les apparitions télévisées pour prétendre que le drame japonais « n’est pas une catastrophe nucléaire ». Pire : au lieu de faire amende honorable, lui qui promeut l’atome de longue date, s’en prend... aux antinucléaires, qui seraient coupables de « profiter de la situation ». Mais les antinucléaires dénoncent les dangers de l’atome depuis cinquante ans et les dénonçaient encore quelques jours avant le drame japonais : pourquoi devraient-ils se taire au moment où les faits leur donnent, hélas, raison ?


Le ministre de l’énergie tente aussi de faire accepter le risque nucléaire sous prétexte que l’atome apporterait indépendance énergétique et électricité bon marché. Or les faits démentent ces belles affirmations. D’abord, tout comme la France achète pétrole et gaz, elle importe 100 % de « son » uranium, le combustible des réacteurs. D’ailleurs, les quatre Français enlevés, en octobre 2010 au Niger, et détenus depuis sont des employés des mines d’uranium d’Areva.


D’autre part, le prix de l’électricité monte en flèche en France et devrait bientôt atteindre des sommets. Or c’est bien le nucléaire qui en est la cause : la rénovation des réacteurs d’EDF, vieillissants, va coûter au moins 35 milliards d’euros. Et des factures encore plus importantes se profilent, pour démanteler les réacteurs et s’occuper des déchets radioactifs.

Mais cela dit, même si le nucléaire présentait réellement les vertus qui lui sont prêtées, cela ne justifierait de toute façon pas de vivre avec un tel risque : les Japonais peuvent, hélas, désormais en témoigner. Il faut donc sortir du nucléaire.


Il est d’ailleurs surprenant que des personnalités se prononcent ces jours-ci pour cette option... mais en avançant des délais incroyablement longs : vingt ans, vingt-cinq ans, trente ans. Puisque l’imminence du péril nucléaire est démontrée, il faut faire cesser ce risque dès que possible. Et ce d’autant que la plupart des réacteurs français ont environ 30 ans : sortir du nucléaire en vingt ans reviendrait à les laisser fonctionner jusqu’à 50 ans... démultipliant le risque d’accident ou de catastrophe.


C’est donc un défi de grande ampleur qu’il faut désormais relever : reconvertir à marche forcée le système énergétique français pour en faire un véritable modèle concernant les économies d’énergie et les énergies renouvelables.


C’est possible à condition de faire preuve du volontarisme politique qui a été de mise il y a quarante ans... pour imposer l’option nucléaire.


Mais hélas !, pour le moment, les dirigeants français préfèrent jouer les autruches. Comme leur ex-camarade Michèle Alliot-Marie, qui s’est embourbée dans les déclarations les plus contradictoires, ils tentent encore de protéger leur chère industrie nucléaire. Comme elle, ils n’ont pas compris que tout avait changé...


Stéphane Lhomme, président de l’Observatoire du nucléaire


* Article paru dans le Monde, édition du 15.03.11. | 14.03.11 | 13h35 • Mis à jour le 14.03.11 | 15h49.

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15 mars 2011 2 15 /03 /mars /2011 14:13
 
 



Par Daniel Tanuro le Lundi, 14 Mars 2011

Il s’est produit ce qui devait se produire : un nouvel « accident » nucléaire majeur. A l’heure où ces lignes sont écrites, il n’est pas encore certain qu’il prendra les dimensions d’une catastrophe semblable à celle de Tchernobyl, mais c’est bien dans cette direction que les choses, hélas, paraissent évoluer.

 

De toute manière, catastrophe de grande ampleur ou pas, la preuve est une nouvelle fois fournie que cette technologie ne pourra jamais être sûre à 100%. Les risques sont à ce point effrayants que la conclusion coule de source: il faut impérativement sortir du nucléaire, et en sortir le plus rapidement possible. C’est la première leçon à tirer de Fukushima, mais son application soulève des questions sociales et politiques absolument fondamentales, nécessitant un véritable débat de société, une alternative à la civilisation capitaliste de la croissance infinie.


Une technologie dangereuse


Windscale en 1957, Three Mile Island en 1979, Tchernobyl en 1986, Tokai Mura en 2000, et maintenant Fukushima. La liste des accidents dans des centrales nucléaires continue de s’allonger. Il ne peut tout simplement pas en être autrement. Il n’est pas nécessaire d’être docteur en physique pour le comprendre. Une centrale nucléaire fonctionne un peu sur le mode d’une bouilloire électrique. La résistance dans la bouilloire correspond aux barres de combustibles dans la centrale.


S’il n’y a pas d’eau dans la bouilloire et que la résistance chauffe, il y a un problème. Même chose dans la centrale : les barres de combustible doivent baigner en permanence dans l’eau qu’elles font bouillir. La vapeur produite fait tourner des turbines qui produisent l’électricité. La centrale consomme donc de grandes quantités d’eau dont la circulation est assurée par des pompes.


Si les pompes tombent en panne, l’eau vient à manquer et les barres surchauffées se dégradent. Si on n’ajoute pas rapidement de l’eau, la chaleur produite par la réaction au sein des barres est telle que les barres fondent et tombent sur le fond de la cuve(qui correspond à l’enveloppe de la bouilloire). Cette cuve à son tour est enfermée dans une double enceinte de sécurité : le réacteur dont tout le monde connaît la silhouette extérieure, qui est caractéristique. Si cette enceinte ne résiste pas à la chaleur intense des barres en fusion et qu’elle se fissure, la radioactivité est lâchée dans l’environnement, avec toutes les conséquences mortelles qui en découlent.


Une technologie fragile


La réaction qui se produit dans une centrale est une réaction en chaîne : on bombarde des noyaux d’uranium avec des neutrons ; en absorbant un neutron, un noyau d’Uranium se scinde en deux et libère une grande quantité d’énergie (c’est la fission nucléaire) ; en même temps, il libère d’autres neutrons et chacune de ce ceux-ci peut entraîner la fission d’un autre noyau d’Uranium. Une fois que la réaction est lancée, elle continue donc toute seule. Le seul moyen de la contrôler, et de contrôler la température, consiste à insérer, entre les barres de combustible, des barres constituées d’alliages capables d’absorber les neutrons sans entraîner une fission de la matière.On peut ainsi refroidir le cœur du réacteur. Mais ce refroidissement prend un certain temps. Pendant ce temps, les barres de combustible doivent baigner dans l’eau, sans quoi elles risquent de surchauffer.


Les partisans du nucléaire répètent sans relâche que le dispositif est extrêmement sûr, notamment parce que, en cas de défaillance du réseau électrique, les pompes peuvent être alimentées en énergie grâce à des groupes électrogènes de secours. L’accident de Fukushima montre que ces propos rassurants ne valent pas grand-chose : du fait du tremblement de terre, les centrales ont déclenché automatiquement une réaction en chaîne, comme prévu dans ce genre de circonstances. Il n’y avait donc plus de courant pour actionner les pompes. Les groupes électrogènes auraient dû se mettre en route, malheureusement ils étaient hors d’usage, noyés par le tsunami. L’eau de refroidissement étant insuffisante, les barres de combustible ont été dégagées sur une hauteur d’un mètre quatre-vingt à plus de trois mètres (sur une longueur totale de 3,71 mètres). La surchauffe a provoqué une surpression et une réaction chimique (électrolyse de l’eau de refroidissement) dégageant de l’hydrogène. Les techniciens ont alors relâché de la vapeur, pour éviter une explosion de la cuve. Mais l’hydrogène a semble-t-il explosé dans le réacteur, provoquant l’effondrement du dôme du bâtiment, et la vapeur s’est répandue dans l’environnement. Le scénario s’est apparemment reproduit dans un second réacteur.


Comme à Tchernobyl


La distribution d’eau douce étant interrompue suite au tsunami, les techniciens ont utilisé l’eau de la mer toute proche. Plusieurs spécialistes américains ont estimé qu’il s’agissait typiquement d’un « acte de désespoir ». Selon eux, cela évoque les vaines tentatives d’éviter la fonte du cœur du réacteur à Tchernobyl, lorsque les employés de la centrale et des volontaires héroïques se sont mis à déverser du sable et du béton sur le réacteur, ce qu’ils ont payé de leur vie.La radioactivité mesurée à 80 km de Fukushima est d’ores et déjà plus de 400 fois supérieure aux normes autorisées. Six journalistes japonais courageux se sont rendus avec des compteurs Geiger à la mairie de Futaba, située à 2km de la centrale : la radioactivité y était supérieure à la capacité de mesure de certains de leurs appareils ! A l’heure actuelle, on estime qu’un citoyen japonais reçoit en une heure la dose de radioactivité considérée comme acceptable en une année.


Comme le dit un communiqué du réseau français « Sortir du nucléaire », « de telles informations accréditent un niveau de radioactivité dramatiquement élevé dans un périmètre étendu autour de la centrale, dont les conséquences sanitaires ne pourront être que très graves. » Ne croyons pas être à l’abri des retombées : le précédent de Tchernobyl a montré qu’un nuage radioactif peut contaminer des régions très vastes. Tout dépend de la violence avec laquelle les particules sont envoyées dans l’atmosphère. En cas de très forte explosion, les éléments radioactifs peuvent être propulsés à l’altitude des jet-streams, ces vents violents qui règnent à haute altitude. Dans ce cas, les retombées pourraient affecter des régions très éloignées de Fukushima.


Deux questions angoissantes


Cette radioactivité provient essentiellement de deux éléments : l’Iode 131 et le Césium 137. Tous deux sont extrêmement cancérigènes, mais le premier a une durée de vie dans l’atmosphère de quatre-vingt jours environ, tandis que le second reste radioactif pendant quelque 300 ans. Dimanche 13 mars, plus de 200.000 personnes étaient évacuées. Les autorités décrétaient une zone d’exclusion de 20 kilomètres autour du premier réacteur de Fukushima, et de 10km autour du second. La présence de Césium 137 est particulièrement inquiétante.

 

L’information précise fait défaut : la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) et les autorités japonaises cachent plus que probablement une partie de la vérité. Les deux questions les plus angoissantes qui se posent sont de savoir si la fusion des barres est maîtrisée ou si elle continue, d’une part, et si la structure de confinement où se trouve la cuve tiendra le coup, d’autre part. Selon Ken Bergeron, un physicien nucléaire qui travaille sur les simulations d’accident dans les centrales, cette structure  « est certainement plus solide qu’à Tchernobyl, mais bien moins qu’à Three Mile Islands ». Les spécialistes ne cachent pas leur inquiétude : « S’ils ne reprennent pas le contrôle de tout ça, on va passer d’une fusion partielle à une fusion complète, ce sera le désastre total » a déclaré l’un d’eux (Le Monde, 13.3.2011).


Mais le pire serait la fusion du cœur du second réacteur, celui qui a explosé le 13 mars. En effet, le combustible utilisé est le MOX, un mélange d’oxydes d’uranium appauvri et de plutonium 239. Ce plutonium 239 est en fait un déchet recyclé du fonctionnement des centrales classiques à l’uranium. Sa radioactivité est extrêmement élevée et sa « demi-vie » (le nombre d’années nécessaires à la diminution de moitié de la radioactivité) est estimée à 24.000 ans. Les Japonais connaissent bien cet élément et ses redoutables conséquences : la bombe thermonucléaire larguée sur Nagasaki, à la fin de la seconde guerre mondiale, était à base de Plutonium 239…


Un risque inacceptable


Après la catastrophe de Tchernobyl, les défenseurs du nucléaire ont expliqué que la mauvaise technologie soviétique, des normes de sécurité insuffisantes et la nature bureaucratique du système étaient à la base de l’accident. A les croire, rien de semblable ne pouvait se produire avec les centrales basées sur la bonne technologie capitaliste, surtout pas dans nos pays « démocratiques » où le législateur prend toutes les mesures de sécurité nécessaires, à tous les niveaux. On voit aujourd’hui que ce discours ne vaut pas tripette.


Le Japon est un pays de très haute technologie. Bien conscientes du risque sismique, les autorités nippones ont imposé des normes sévères pour la construction des centrales. Le réacteur 1 de Fukushima comportait même un double dispositif de sécurité, avec certains groupes électrogènes alimentés au fuel, d’une part, et d’autres fonctionnant sur batteries. Rien n’y fit, parce que la technologie la plus sophistiquée et les normes de sécurité les plus strictes ne donneront jamais une garantie absolue, ni face aux catastrophes naturelles, ni face aux possibles actes criminels de terroristes insensés (sans compter les erreurs humaines toujours possibles). On peut réduire le risque des centrales nucléaires, on ne peut pas le supprimer totalement. Si on le réduit relativement mais que le nombre de centrales augmente, comme c’est le cas actuellement, le risque absolu peut augmenter.


Il est très important de poser que ce risque est inacceptable parce qu’il est d’origine humaine, qu’il est évitable, et qu’il est le résultat de décisions d’investissement prises par des cercles restreints, en fonction de leurs profits, sans véritable consultation démocratique des populations. Ecrire que « les accidents (sic) nucléaires au Japon sont loin d’avoir fait autant de victimes que le tsunami », comme le fait par exemple l’édito du Soir (14 mars), revient à escamoter la différence qualitative entre une catastrophe naturelle inévitable et une catastrophe technologique parfaitement évitable. Ajouter que «  à l’instar de tout processus industriel complexe, la production d’énergie à partir de l’atome comporte une part importante de risque» (idem) revient à escamoter en plus la spécificité du risque nucléaire, qui consiste notamment en ceci que cette technologie a le potentiel de rayer l’espèce humaine de la Terre. Il faut traquer sans relâche les propos de ce genre, qui traduisent les pressions colossales exercées à tous les niveaux par le lobby de l’atome.


Le risque chez nous aussi


Si les spécialistes ne cachent pas leur très vive inquiétude, les politiques étalent leur imbécilité. Interrogé le 12 mars après-midi, le ministre français de l’industrie, M. Besson, affirmait que ce qui se passe à Fukushima constitue « un accident grave, pas une catastrophe ». Pour justifier sa politique pro-nucléaire, le secrétaire britannique à l’énergie, Chris Huhne, ne trouvait rien de mieux que de souligner la faiblesse du risque sismique au Royaume Uni, ajoutant que l’on tirerait les leçons de ce qui se passe au pays du Soleil levant de sorte que, au final, la sécurité serait encore meilleure… Ces mêmes arguments pitoyables sont utilisés avec des variantes par tous les gouvernements qui ont décidé soit de maintenir le cap sur l’atome (la France en premier lieu), soit de s’y convertir (l’Italie), soit de remettre en cause les décisions de sortie du nucléaire prises après Tchernobyl sous la pression de l’opinion publique (Allemagne, Belgique). Objectifs : empêcher la panique, empêcher qu’une nouvelle mobilisation des consciences vienne torpiller les ambitieux plans de développement du nucléaire, à l’échelle mondiale.


C’est peu dire que ces arguments ne sont pas convaincants. En Europe occidentale, en particulier, la peur est plus que légitime. En France, pays leader dans le secteur de l’énergie nucléaire, les réacteurs ne respectent pas les normes sismiques de référence. Selon le Réseau « Sortir du nucléaire », EDF est allé jusqu'à falsifier les données sismologiques pour éviter d'avoir à le reconnaître et d'investir au moins 1,9 milliard d'euros afin de mettre les réacteurs aux normes. Tout récemment, la justice a rejeté la demande de fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Alsace), la plus vieille centrale française, pourtant située dans une zone à risque sismique élevé. En Belgique, les centrales de Doel et de Tihange sont conçues pour résister à des tremblements de terre d’une magnitude de 5,7 à 5,9 sur l’échelle de Richter. Or, depuis le 14e siècle, nos régions ont connu trois séismes d’une magnitude supérieure à 6.


Précisons qu’il n’y a plus assez d’ingénieurs disposant d’une formation pointue en gestion des centrales, et que le plan d’urgence nucléaire ne prévoit qu’une zone d’évacuation de 10 km autour des installations, ce qui est totalement insuffisant. La prolongation de la vie des installations est une autre source d’inquiétude. On mise sur 50 ans, alors que, au-delà de 20 ans, les incidents se multiplient. C’est ainsi que, du fait de leur vieillissement, dix-neuf des réacteurs français présentent des anomalies non résolues sur les systèmes de refroidissement de secours… ceux qui ont fait défaut au Japon. Etc, etc.


Un choix de société


Il faut sortir du nucléaire, complètement et le plus rapidement possible. C’est parfaitement possible techniquement, et il convient de rappeler au passage que l’efficience du nucléaire est très médiocre (deux tiers de l’énergie est dissipée sous forme de chaleur). Le débat est avant tout un débat politique, un débat de société qui pose en définitive un choix de civilisation. Car voici le problème : il faut sortir du nucléaire et, simultanément, abandonner les combustibles fossiles, cause principale du basculement climatique. En deux générations à peine, les renouvelables doivent devenir notre seule source d’énergie.


Or, le passage aux renouvelables nécessite de gigantesques investissements, gourmands en énergie, donc sources de gaz à effet de serre supplémentaires. En pratique, la transition énergétique n’est possible que si la demande finale d’énergie diminue radicalement, au moins dans les pays capitalistes développés. En Europe, cette diminution devrait être de l’ordre de 50% d’ici 2050. Une diminution d’une telle ampleur n’est pas réalisable sans une réduction significative de la production matérielle ainsi que des transports. Il faut produire et transporter moins, sans quoi l’équation sera insoluble. C’est dire qu’elle est insoluble pour le système capitaliste, car la course au profit sous le fouet de la concurrence implique inévitablement la croissance, autrement dit l’accumulation du capital qui se traduit inévitablement par une masse croissante de marchandises, donc par une pression accrue sur les ressources.


C’est pourquoi toutes les réponses capitalistes au défi climatique font appel à des technologies d’apprentis sorciers, dont le nucléaire est le fleuron. Le scénario énergétique « bluemap » de l’Agence Internationale de l’Energie est révélateur à cet égard : il propose de multiplier le parc nucléaire par trois d’ici 2050, ce qui impliquerait de construire chaque semaine une centrale d’un Gigawatt. C’est de la folie pure et simple.


Une alternative à ce système infernal est plus urgente que jamais. Elle passe par la réduction radicale du temps de travail sans perte de salaire, avec embauche proportionnelle et baisse des cadences de travail : pour produire moins, il faut travailler moins, et le faire en redistribuant les richesses. Elle passe aussi par la propriété collective des secteurs de l’énergie et de la finance, car les renouvelables sont plus chers que les autres sources, et le resteront pendant une vingtaine d’années, au moins. Elle passe enfin par une planification à tous les niveaux, du local au global, afin de concilier le droit du Sud au développement et la sauvegarde des équilibres écologiques. En fin de compte, elle implique le projet écosocialiste d’une société produisant pour la satisfaction des besoins humains réels, démocratiquement déterminés, dans le respect des rythmes et des  fonctionnements des écosystèmes.


Faute d’une telle alternative, la croissance capitaliste provoquera toujours plus de catastrophes, sans satisfaire pour autant les besoins sociaux. Telle est, en dernière instance, la terrible leçon de Fukushima. 



Allemagne: Manifestation massive contre le nucléaire


C'était une triste coïncidence: le mouvement anti-nucléaire allemand planifiait depuis longtemps une grande mobilisation contre la décision du gouvernement d'étendre considérablement la durée de vie des centrales nucléaires du pays, annulant ainsi la loi adoptée par l'ancien gouvernement SPD/Verts.


Ce samedi 12 mars, une chaîne humaine géante de 45 km de long a été formée entre la centrale nucléaire de Neckarwestheim et le siège du gouvernement régional du Bade-Wurtemberg à Stuttgart. 60.000 personnes ont pris part à cette manifestation, qui se déroule en plein campagne électorale régionale. Cette manifestation s'est déroulée le même jour où la centrale de Fukushima s'est effondrée après le tremblement de terre au Japon.


Une majorité contre l'énergie nucléaire


Depuis des décennies, il y a une majorité stable et absolue dans les sondages en Allemagne contre l'utilisation de l'énergie nucléaire. On a assisté, l'année dernière, a une forte remontée des mobilisations anti-nucléaires, avec l'apparition d'une nouvelle génération de jeunes militants. Les mobilisations de 2010 contre les transports de déchets nucléaires avaient été les plus importantes depuis 15 ans. Mais le gouvernement fédéral de coalition entre les conservateurs et les libéraux a ignoré ces manifestations.


L'ancien gouvernement social-démocrate et Vert avait adopté une loi qui limitait dans le temps le fonctionnement des installations nucléaires existantes. Mais ce n'était qu'un mauvais compromis. La «sortie» de l'énergie nucléaire était destinée à être longue, et, pire encore, cette loi avait été faite d'une telle manière qu'il était assez facile pour le gouvernement suivant de la modifier.


Ainsi, le gouvernement actuel a fait valoir, que les centrales nucléaires sont nécessaires pour lutter contre le changement climatique, pour le grand profit d'entreprises qui peuvent compter sur des milliards de bénéfices supplémentaires tirés de centrales qui sont en partie presque aussi vieilles que celle de Fukushima ...


Un mouvement de plus en plus massif


La manifestation du 12 mars a donc été un énorme succès qui a constitué une surprise - même les plus optimistes n'avaient pas prévu un tel nombre de participants. La catastrophe de Fukushima donne au mouvement anti-nucléaire une nouvelle ampleur. Personne ne croit dans les déclarations officielles hâtives du gouvernement, selon lesquelles une catastrophe similaire ne peut arriver en Allemagne. Beaucoup de gens ont très clairement à l'esprit les mensonges des autorités disant « Il n'y a aucun danger » lors des premiers jours après la catastrophe de Tchernobyl.


Et il y avait d'autres mobilisations ce 12 mars; dans plusieurs villes dans tout le pays, des manifestations spontanées ont eu lieu, organisées par la gauche radicale et par des initiatives locales. Pour le lundi 14 mars, il y a un appel à des mobilisations à l'échelle nationale à 18 heures et le nombre de villes touchées par ce mouvement a doublé pendant le week-end.

Notre solidarité va au peuple du Japon, frappé par le séisme et la catastrophe nucléaire. Mais la meilleure façon d'exprimer cette solidarité est de prendre part au mouvement contre l'énergie nucléaire et de lutter pour l'arrêt immédiat des centrales nucléaires à travers le monde.


Thadeus Pato


International Viewpoint Online magazine : IV434 - March 2011.

 

Traduction française par www.lcr-lagauche.be Thadeus Pato est membre du RSB (section allemande la IVe Internationale) et du Bureau International de la IVe Internationale.

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15 mars 2011 2 15 /03 /mars /2011 13:54

 

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15 mars 2011 2 15 /03 /mars /2011 13:46

La CRIIRAD dénonce la sous-évaluation de la gravité des accidents survenus sur la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi et le manque crucial d’information tant sur les quantités de radioactivité rejetées depuis vendredi que sur les niveaux de contamination de l’air. Faute de ces données, il est impossible de se prononcer sur les niveaux de risques radiologiques. Les rares chiffres disponibles empêchent en tout cas de qualifier les rejets de « mineurs » (niveau 4 dans l’échelle INES) ou de « faibles » (déclaration télévisée de Mme Kosciusko-Morizet dimanche matin).
 
Un classement prématuré


Samedi 12 mars, les autorités japonaises ont classé au niveau 4 de l’échelle INES l’accident survenu sur le réacteur n°1 de la centrale de Fukushima Daiichi alors que l’accident était encore – est toujours – en devenir et que plusieurs autres réacteurs étaient en situation d’urgence radiologique. Les opérateurs de la centrale sont toujours en train de s’exposer à des niveaux d’irradiation très élevés pour éviter que la défaillance des systèmes de refroidissement des réacteurs n°1, 2 et 3 ne se transforme en catastrophe nucléaire. Des mesures extrêmes ont été prises pour refroidir à tout prix les réacteurs (notamment l’injection d’eau de mer en dépit des risques associés).


Le classement au niveau 4 a été enregistré sans correctif par l’AIEA. A notre connaissance, à ce jour, aucune autorité de sûreté nucléaire ne l’a remis en question.


Rappelons que l’échelle dite INES (International Nuclear and radiological Event Scale) classe les accidents nucléaires en fonction de leurs conséquences dans le site et à l’extérieur du site. Concernant les conséquences à l’intérieur du site, le niveau 4 correspond à un  « endommagement important » du cœur ou des barrières radiologiques ; dès lors que l’endommagement est « grave », le classement passe aux niveaux 5, 6 ou 7 en fonction de l’importance des rejets de radioactivité à l’extérieur de l’installation, importance qui conditionne évidemment le niveau de risque d’exposition de la population :

  • Le niveau 4 correspond à un rejet mineur de radioactivité dans l’environnement ;
  • Le niveau 5 à un rejet limité susceptible d’entraîner l’application partielle de contre-mesures prévues ;
  • Le niveau 6 à un rejet important susceptible d’exiger l’application intégrale des contre-mesures prévues ;
  • Le niveau 7 à un rejet majeur avec effet considérable sur la santé et l’environnement :

    A l’appui du classement au niveau 4 de l’échelle INES (endommagement important, mais pas grave, du cœur des réacteurs et rejets mineurs de radioactivité), ni les autorités japonaises, ni l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) n’ont publié de chiffres : ni sur l’ordre de grandeur des rejets, ni sur leur composition isotopique (nature et proportion des radionucléides présents qui déterminent la radiotoxicité des émissions radioactives) ni sur les niveaux de contamination de l’air à différentes distances de l’installation.

Tout aussi surprenantes sont les déclarations télévisées de la ministre de l’Ecologie qui a qualifié dimanche matin les rejets radioactifs de « faibles », alors même qu’elle reconnaissait ne disposer d’aucun chiffre. Cette qualification se fondait-elle sur l’évaluation des spécialistes de l’IRSN, de l’ASN et d’AREVA qu’elle avait réunis auparavant pour faire le point sur l’accident ? Il serait intéressant de savoir si la minimisation est imputable aux experts officiels (comme en 1986) ou à l’échelon politique.

Selon la CRIIRAD les rejets ne sont ni « mineurs », ni « faibles »

Sur la base des trop rares mesures disponibles, la CRIIRAD réfute formellement ce classement.


Samedi 12 mars, les débits de dose auraient en effet atteint 1,5 mSv/h (milllisievert par heure) aux abords immédiats de la centrale, avant de décroître après les opérations de décompression du réacteur, c’est-à-dire après le rejet de radioactivité dans l’atmosphère. Précisons qu’une valeur de 1,5 mSv par HEURE est de l’ordre de 10 000 fois supérieure au niveau ambiant normal et que la limite de dose réglementaire maximum admissible pour la population est de 1 mSv par AN (de 20 mSv/an pour les travailleurs). Ces niveaux d’irradiation indiquent que les rejets n’ont rien de « faibles » ou de « mineurs ». Une valeur de 100 µSv/h aurait été relevée dimanche par des journalistes à 2 km de l’installation. Si ce chiffre est avéré, il traduit la persistance et l’importance des rejets dans l’environnement.

Un terrible manque de transparence


Si les autorités affirment que les rejets sont mineurs ou faibles, elles doivent le justifier sur la base d’éléments chiffrés,
objectifs et vérifiables.


La CRIIRAD demande que soient publiées les évaluations de la quantité totale de radioactivité rejetée par chacun des réacteurs accidentés ainsi que la composition isotopique des rejets. La CRIIRAD demande également la publication des niveaux de contamination de l’air : cartographie des activités volumiques (Bq/m3) pour les radionucléides clefs en fonction de la distance et du temps. Il importe de déterminer l’intensité et les déplacements des masses d’airs contaminées. Les informations disponibles suggèrent en effet que les rejets radioactifs de la centrale de Fukishima Daiichi ont atteint hier la centrale d’Onagawa située à 110-120 km au nord.

Evolutions météorologiques préoccupantes


Il importe de souligner que plusieurs services météorologiques ont annoncé dimanche que les conditions météorologiques - qui étaient plutôt favorables vendredi et samedi (vents d’ouest/sud-ouest) – allaient s’inverser, avec des vents qui devraient désormais souffler vers l’intérieur des terres. Des pluies seraient également annoncées ce qui conduit, en cas de contamination de l’air, à intensifier les dépôts au sol. Dans un communiqué du 13 mars, l’AIEA annonce au contraire que les vents souffleront vers le nord-est, éloignant les rejets radioactifs  des côtes japonaises. « In partnership with the World Meteorological Organization, the IAEA is providing its member states with weather forecasts for the affected areas in Japan. The latest predictions have indicated winds moving to the Northeast, away from Japanese coast over the next three days.” L’AIEA n’a pas modifié cette information dans ses communiqués les plus récents. S’agit-il d’une version modifiée de l’anticyclone censé protéger la France en 1986 ?


Ces incertitudes doivent absolument être levées. Pour assurer au mieux la protection de la population, ou plutôt pour limiter au maximum son exposition, il est essentiel de disposer d’informations fiables et en temps réel sur les activités rejetées, sur la vitesse et la direction des vents, sur l’évolution de l’activité de l’air et des dépôts au sol.

Si les informations sur les ordres de grandeur des activités, des concentrations et des doses ne sont pas publiées pendant la phase de crise, il y a fort à craindre qu’il sera très difficile d’établir après coup la réalité des niveaux d’exposition.


Source : http://www.criirad.org/actualites/dossier2011/japon/communique1403_japon.html

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15 mars 2011 2 15 /03 /mars /2011 13:19

Grandola vila morena, chanson signal de la révolution des oeillets (1974)

09.03.2011 | Courrier international

 

C’est une chanson qui a donné le signal du déclenchement de la “révolution des œillets”, en 1974. C’est encore une chanson qui sonne aujourd’hui la révolte des précaires de tous bords. En écoutant Parva que sou (“Conne que je suis”) de Deolinda – un groupe très apprécié au Portugal, qui modernise le fado et la musique populaire –, un chômeur, un boursier et un travailleur précaire ont en effet décidé de lancer un appel à une “manifestation de la génération fauchée” le 12 mars à Lisbonne et à Porto, et cet appel est un succès. “J’appartiens à la génération privée de salaire et cette condition ne me dérange pas. Quelle conne je suis ! […] Et je me demande quel est ce monde débile, où pour devenir esclave il faut avoir étudié. […] J’appartiens à la génération ‘A quoi ça sert de se plaindre’, il y a pire que moi à la télé. […] Mais cette situation a trop duré et je ne suis pas conne !”

Des paroles qui constituent “un cri de révolte” pour António Novoa, le recteur de l’université de Lisbonne, interrogé par Público. “C’est un cri contre deux idéologies très marquées ces dernières années au Portugal. Celle du capital humain, qui est représentée par le piège du diplôme, comme si le fait d’en avoir un était en soi un facteur de succès et d’emploi, et celle de la précarisation, qui maintient les gens dans une zone grise sans qu’ils aient une quelconque chance de s’en sortir.”

Sur les 5 millions d’actifs portugais, on compte 2 millions de précaires (CDD, stagiaires longue durée, intérimaires, boursiers). Un million d’entre eux sont au régime du recibo verde, contraints d’être en free-lance. Le recibo verde est un statut conçu à l’origine pour rémunérer les travailleurs indépendants, mais qui s’est généralisé, notamment dans la fonction publique, et qui prive de nombreux droits (congés payés, congé de maternité, indemnités de chômage, etc.) ces employés devenus prestataires de services. Dernier signe d’une certaine effervescence, le public portugais vient de choisir pour ambassadeur au concours de l’Eurovision, en Allemagne, le titre La lutte, c’est la joie, du groupe Homens da Luta, qui s’inspire de l’imaginaire de la chanson engagée pendant la période révolutionnaire.

 

http://www.courrierinternational.com/article/2011/03/09/la-generation-precaire-chante-et-manifeste

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15 mars 2011 2 15 /03 /mars /2011 12:45

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Brest: une communarde

 

Rue Nathalie Le Mel

 

 

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15 mars 2011 2 15 /03 /mars /2011 12:30

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AE2D, Greenpeace Brest, Europe Ecologie - les Verts et l'UDB appellent à un

 

Rassemblement

 

mardi 15 mars, à 18 h, place de la Liberté à Brest pour exprimer, comme partout en France, notre solidarité et notre soutien avec le peuple japonais et pour dire NON au nucléaire au Japon comme partout ailleurs.

 


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13 mars 2011 7 13 /03 /mars /2011 13:23

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Pour aller au-delà du « buzz » que provoquent les deux récents sondages Harris interactive-le Parisien sur les intentions de vote au 1er tour de la présidentielle de 2012, il ne s’agit pas de les balayer d’un revers de main.
Ils sont les indicateurs supplémentaires d’une crédibilité retrouvée du néofascisme dans la situation sociale et politique actuelle.

Au regard de la politique menée par la droite au pouvoir, on découvre, sans surprise, qu’un électeur sur cinq ou un sur quatre, ayant voté Sarkozy en 2007, voterait pour Marine Le Pen en 2012. De plus, 30 % des catégories populaires auraient l’intention de voter pour la candidate de la « préférence nationale ».
Ce bruyant retour du Front national dans la vie politique renvoie à une double stratégie orchestrée par la nouvelle génération de cadres frontistes : pousser la droite à se radicaliser et, simultanément, mener son OPA sur les couches moyennes et les catégories populaires. Il renvoie également aux carences de la gauche sociale et politique et au manque de crédibilité d’un projet de transformation sociale alternatif au système capitaliste.

À droite, jusqu’où ?


Depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, les lois sécuritaires (la loi Loppsi 2, par exemple) et anti-immigrés, deux marqueurs « identitaires » de l’extrême droite, ont ponctué l’actualité politique.
Depuis le 8 mars, le projet de loi sur l’immigration dit « loi Besson » est de nouveau examiné par l’Assemblée nationale, après avoir été retoqué par le Sénat pour ce qui est de l’extension de la déchéance de nationalité.
Sachant que l’ensemble de la loi Besson est à combattre, cet article, à lui seul, met en cause le caractère « républicain » de la loi. 68 députés conduits par Jean-Louis Borloo présentent un amendement visant à sa suppression.

Et, dans le même temps, conduits par Christian Estrosi – député-maire de Nice dont la compagne affrontera sur le 14e canton niçois l’alliance Jacques Peyrat-Front national – une quarantaine de députés présenteront un amendement allant encore plus loin dans l’extension de la déchéance que la version rejetée.


Mais pour le Front national, l’UMP ne va pas assez loin face à « la déferlante » migratoire provoquée par les révolutions arabes. Une pétition pour un « moratoire sur la politique de l’immigration » est mise en ligne. Tandis que le président d’honneur du FN, Jean-Marie Le Pen, dans son « journal de bord », formule les solutions frontistes : rétablissement des frontières et contrôles accrus ; suppression du droit du sol ; suppression de la double nationalité ; contrôle sévère du droit d’asile et du regroupement familial. De quoi inspirer le gouvernement ?1


Mais au-delà des « fondamentaux », Marine Le Pen est consciente que sa stratégie de conquête du pouvoir implique de sortir le Front national de son isolement2. Pour cela, il s’agit, comme pour d’autres à l’extrême droite, de revisiter de « nouveaux territoires » afin de se rendre audible à de plus larges franges électorales. Il en va ainsi du thème républicain de la laïcité auquel certains milieux professionnels et militants peuvent être réceptifs. Il en est de même concernant la question sociale.

 

Hold-up sur le monde du travail


Lors de son discours d’investiture, Marine Le Pen déclarait : « Nous voulons mettre en œuvre une politique basée sur la remise en ordre de l’État-Nation par une souveraineté recouvrée, la revitalisation de la démocratie par la participation des citoyens aux affaires qui les concernent, un État protecteur et efficace au service de la communauté nationale, garant de la laïcité, de la prospérité et des libertés. Un État luttant partout contre l’injustice engendrée par le règne de l’argent-roi. Nous organiserons la relocalisation du travail et de l’économie grâce au protectionnisme social et territorial, et ce de manière à empêcher la concurrence déloyale, le démantèlement de nos économies et la destruction de nos emplois. Pour ce faire, nous engagerons dès notre arrivée au pouvoir un vaste train de réformes destiné à éliminer les privilèges et à mettre sur pied une politique fiscale et sociale efficace et juste. » Ces engagements étant pris, il s’agit de leur donner corps.


Ainsi les diffusions de tracts se multiplient devant les usines (encore récemment devant les chantiers de Saint-Nazaire) ; les communiqués de presse à tonalité sociale sont plus fréquents (contre l’augmentation des tarifs du gaz, contre la hausse des prix alimentaires, pour un plan d’action pour contrer l’ascension des prix de l’essence…) ; la contestation des organisations syndicales et de leur « monopole » est organisé médiatiquement (affaire Engelmann) ; une « lettre aux fonctionnaires » visant à dépasser les malentendus du passé est rédigée.
Le renouveau frontiste actuel n’impose-t-il pas, aux organisations démocratiques, à la gauche sociale et politique, de renouer avec des pratiques de terrain, unitaires et permanentes, capables de déconstruire, point par point, les impostures du FN en direction du monde du travail et des classes populaires et de renouer avec la lutte quotidienne contre l’extrême droite dans les entreprises, les écoles et les quartiers ?
Cela ne dédouanant nullement les organisations de la gauche radicale de leur responsabilité à rendre audible et crédible un projet de transformation sociale en rupture avec le système capitaliste.
Gabriel Gérard

1-La députée Chantal Brunel, ancienne porte-parole de l’UMP, vient de déclarer : « Il faut rassurer les Français sur toutes les migrations de populations qui viendraient de la Méditerranée. Après tout remettons-les dans les bateaux ! »
2-En 2006, Marine Le Pen participe à un débat organisé par Beur-FM. Dimanche 13 mars, elle devait prend la parole sur
Radio J.

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13 mars 2011 7 13 /03 /mars /2011 11:43

 

 

 

 

Croatie

Soulèvement contre le capitalisme, la corruption, le chômage et l'Union Européenne


Depuis maintenant plus de 3 semaines se produisent des manifestations importantes en Croatie contre la corruption, le chômage, le capitalisme, les privatisations et l'Union Européenne.


Révoltés rassemblés via Facebook, jeunes anticapitalistes, vétérans de guerre, les manifestations se suivent. Ces manifestations de plus en plus puissantes et heurtées en butte à une police sur-agressive et sur-équipée (là il y a de l'argent) sont diverses et n'expriment peut-être pas les mêmes intérêts.


Régulièrement, des milliers de personnes défilent dans les rues de Zagreb, et d’autres villes, comme Split, Rijeka, Pula ou Osijek, exigeant le départ de la Première ministre Jadranka Kosor, et du gouvernement HDZ. Les manifestants brûlent des drapeaux européens.


La finalité du vent de révolte qui souffle en Croatie n’est pas assurée mais les secousses à l'oeuvre expriment clairement un univers qui craque et ne supporte plus le prix payé du règne des plus riches, une grande bourgeoisie puissante et arrogante, pilleuse et prédatric.


Savoir si ces révoltes déboucheront vers une révolution libératrice est prématuré et fait l'objet des batailles politiques en cours

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13 mars 2011 7 13 /03 /mars /2011 11:36

 La population japonaise vient d'être triplement frappée.
Au séisme de 8, 9 sur l'échelle de Richter et au tsunami responsable de vagues de 10 mètres vient de s 'ajouter une catastrophe nucléaire produit par une explosion dans le réacteur n°1 de la centrale de Fukushima Daiichi, dans le nord-Est du pays détruisant le toit et la structure externe du réacteur.


Officiellement, 1700 morts et plus de 10 000 diparus sont déjà à déplorer.
Des fuites de radioactivité menacent directement la population et la situation est préoccupante dans plusieurs autres centrales.


Inévitablement, cet accident nucléaire fait penser aux catastrophes antérieures, celles de Three Mile Island et de Tchernobyl.


Une fois de plus, la propagande sur la sécurité nucléaire est mise à mal par l'actualité. Cet accident majeur nous rapppelle l'urgence de la transparence et d'un débat public sur le nucléaire et plus largement d'un débat sur la question des choix énergétiques.


La preuve est apportée des risques considérables qu'un accident nucléaire fait peser sur la population, ce qui repose la nécessité de sortir du nucléaire, de l'arrêt de tous les projets en cours.


Le 12 mars 2011.

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