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20 mars 2011 7 20 /03 /mars /2011 08:41

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Éducation samedi 19 mars 2011

Environ 250 personnes, une majorité d’enseignants, mais aussi quelques parents et militants d’organisations de gauche, manifestent ce samedi matin, à Quimper. Une petite manifestation dans les rues du centre-ville à l’appel de 25 syndicats et associations.

 

Les enseignants protestent contre les suppressions de postes prévues à la rentrée. Alors que, sur 850 000 enseignants en France, 50 000 postes ont déjà disparu en trois ans, l’Éducation nationale devra se passer de 16 000 autres dès septembre. « Dans le Finistère, 40 suppressions sont prévues dans les écoles, alors qu’il n’y a pas d’élèves en moins », précise Guy Barré, secrétaire départemental du Syndicat national unitaire des instituteurs, des professeurs des écoles et des PEGC (Snuipp).

 

Du côté du second degré, Jean-Marc Cléry, secrétaire départemental du Snes (Syndicat national des enseignants du second degré) estime qu’« une quarantaine de suppressions vont intervenir dans les lycées technologiques et généraux, 19 dans les lycées professionnels » sans oublier d’autres fermetures dans les collèges. « L’espagnol, l’éducation physique et sportive et les sciences physiques sont très touchés. C’est dramatique sur le plan humain. De nombreux collègues vont se retrouver sans affectation à la rentrée et les effectifs des classes vont augmenter alors qu’ils sont déjà à bloc. »

 

 

http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Environ-250-enseignants-manifestent-a-Quimper-contre-les-suppressions-de-postes_40820-1732441------29232-aud_actu.Htm


 


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20 mars 2011 7 20 /03 /mars /2011 08:38

 

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Éducation samedi 19 mars 2011

« C’est une rentrée scolaire catastrophique qui se profile », s’inquiète Olivier Cuzon, de Sud Education sur la place de la Liberté, ce samedi matin. À l’appel des organisations finistériennes signataires du collectif « l’école est notre avenir », environ 400 personnes manifestent dans les rues de Brest. Des organisations syndicales, d’étudiants, des associations de parents


« Quand on voit les conditions de travail qui se dégradent, poursuit Olivier Cuzon. Mais il n’y a pas que les enseignants qui sont en difficultés. » Le militant annonce la « perte de quarante postes dans le département du Finistère dans le premier degré à la rentrée prochaine. Ça veut dire quarante fermetures de classes ! On n’a jamais connu une saignée aussi importante. C’est historique dans le département ». Il s’insurge sur le fait que, « forcément, les élèves en difficulté vont trinquer ».

 

http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Le-collectif-l%E2%80%99ecole-est-notre-avenir-reunit-400-manifestants-a-Brest_40779-1732424------29019-aud_actu.Htm

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20 mars 2011 7 20 /03 /mars /2011 08:35

Près de 2 500 personnes ont manifesté cet après-midi à Rennes dans le cadre de la journée nationale d’action du Collectif « L’Ecole est notre avenir ».

 

En cause, les suppressions de postes annoncées pour la prochaine rentrée, dans l’enseignement public et privé. Sous une pluie de banderoles syndicales, le cortège a quitté la place de la Mairie, noire de monde, pour gagner par les quais l’Inspection d’académie. Direction ensuite la préfecture de Région, rue Martenot. Parmi les manifestants, François Le Pennec, secrétaire adjoint de la Fédération CFDT des syndicats de la formation et de l’enseignement privés (FEP) : « On va nous enlever 180 postes dans le second degré dans l’académie. Nous disons stop. En Ille-et-Vilaine, pour la première fois, une école privée va fermer à la prochaine rentrée. Certaines maternelles vont se retrouver avec 36 enfants par classe. Ce n’est plus possible. »

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19 mars 2011 6 19 /03 /mars /2011 09:40

Communiqué du NPA

La population libyenne qui s’est soulevée contre Kadhafi fait face aujourd’hui à un déchainement de violence meurtrière.

 

Pris de peur le dictateur voudrait noyer la révolte dans un bain de sang. Notre solidarité pleine et entière va au peuple lybien auquel il faudrait donner les moyens de se défendre, les armes dont il a besoin pour chasser le dictateur, conquérir la liberté et la démocratie. Là n’est pas l’objectif des décisions de l’ONU et de la coalition militaire dirigée par le France et l’Angleterre qui s’apprête à intervenir en Libye.

 

Les mêmes n’ont rien dit contre l’intervention des troupes saoudiennes contres la révolte au Bahreïn. Les grandes puissances veulent saisir l’occasion que leur procure la folie du dictateur pour tenter de reprendre la main dans la région, riche en pétrole, tout en se donnant le beau rôle de défenseur des peuples.

 

Comment donner un quelconque brevet de sincérité humanitaire au gouvernement français qui depuis trois mois n’a manifesté aucune solidarité avec les soulèvement populaires et les révolutions en cours dans les pays du Maghreb et du Machrek ?

 

Comment oublier un demi siècle de soutien des grandes puissances aux dictatures les plus sanglantes. Du Kosovo à l’Afghanistan en passant par l’Irak, la liste est longue des interventions de l’impérialisme qui sous des prétextes humanitaires n’ont fait qu’aggraver les situations locales. L’intervention militaire n’est pas la solution et le NPA met en garde contre une nouvelle escalade militaire qui se profile, contre les visées impérialistes pour un contrôle de la région et contre une ingérence dans les processus révolutionnaires en cours.

 

Il réaffirme son soutien aux insurgés libyens contre la dictature comme aux révolutions tunisienne et égyptiennes.

 

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19 mars 2011 6 19 /03 /mars /2011 08:46

 


 

Par Jean-Michel Krivine le Vendredi, 18 Mars 2011

 

« Le Paris ouvrier sera célébré à jamais comme le glorieux fourrier d'une société nouvelle. Le souvenir de ses martyrs est conservé pieusement dans le grand coeur de la classe ouvrière. Ses extérminateurs, l'histoire les a déjà cloués à un pilori éternel, et toutes les prières de leurs prêtres n'arriveront pas à les en libérer » (Karl Marx). En mars 1871, Paris vivait sa Commune. Retour sur une belle page d'histoire, peu traitée dans les manuels scolaires mais porteuses de leçons toujours actuelles.

 

En 1871, l'empereur Napoléon III règne depuis son coup d'Etat du 2 décembre 1851. Peu à peu lâché par ses soutiens, il voit dans la guerre de 1870 avec la Prusse l'unique moyen pour tenter de durer. Las! son armée capitule à Sedan et il est lui-même fait prisonnier. A cette nouvelle, le peuple parisien se soulève et la République est proclamée le 4 septembre, avec la volonté de "chasser l'envahisseur prussien". Un gouvernement bourgeois de la "Défense nationale" est constitué, alors que Paris subit un siège terrible.

 

Le 8 février 1871 est élue une Assemblée nationale composée en grande majorité de royalistes représentant les "ruraux". Elle siège à Bordeaux et élit Thiers chef du pouvoir exécutif. Celui-ci se rend à Versailles pour négocier la capitulation avec Bismarck (elle est signée le 26 février).

 

A Paris, la Garde nationale regroupe tous les hommes valides (200 bataillons et 170.000 hommes). Ils sont bien armés, disposent de centaines de canons payés avec leurs deniers et ont des chefs élus. Inquiet devant leur farouche volonté de résistance, Thiers veut s'emparer des canons qu'ils ont regroupés à Montmartre. C'est la fameuse journée du 18 mars, qui voit le début de la révolte populaire: peuple et soldats fraternisent, le gouvernement s'enfuit à Versailles accompagné par une troupe démoralisée.

 

Sans qu'il l'ait sollicité le moins du monde, le pouvoir va retomber entre les mains du comité central de la Garde nationale, composé de petits-bourgeois modérés, sortis du peuple, ayant horreur de l'illégalité et de la violence, et dont le plus cher désir est de laisser la place à un conseil municipal régulièrement élu. Celui-ci verra le jour le 28 mars: ce sera le conseil général de la Commune. Sur 90 élus, la majorité sont des révolutionnaires (parmi eux 25 ouvriers), mais ils vont se partager en 3 groupes qui vont s'affronter en permanence: l'Internationale (la première, l'Association internationale des travailleurs); le parti blanquiste; la majorité va aux "jacobins", petits-bourgeois rêvant d'une révolution seulement politique.

 

Mesures sociales et symboliques


Insurrection populaire devenue en quinze jours une véritable révolution sociale, la Commune a pris de nombreuses décisions exemplaires. Enumérons d'abord les mesures sociales: remise des loyers; création des futures Bourses du travail; suppression du travail de nuit chez les boulangers; interdiction des amendes et des retenues sur salaire dans les ateliers et les administrations; suppression des monts-de-piété; enseignement obligatoire, laïque et gratuit avec intégration de l'instruction professionnelle; recensement des fabriques abandonnées pour être remises à des coopératives ouvrières.

 

Il y eut également des mesures à portée hautement symbolique: suppression de l'armée permanente, remplacée par la Garde nationale dont tous les citoyens doivent faire partie; élection et révocabilité de tous les responsables dans l'administration, la justice, l'enseignement et la Garde nationale; limitation du traitement des employés de la Commune à celui d'un ouvrier; séparation de l'Eglise et de l'Etat. Très symboliques furent également la démolition de la "colonne impériale de la place Vendôme", l'incendie de la maison de Thiers et la crémation de la guillotine.

 

Modernité de la Commune


Il convient cependant d'insister particulièrement sur deux aspects essentiels qui mettent en évidence la "modernité" de la Commune: ils concernent la question des femmes et celle des étrangers.

 

Les femmes ont pris une part massive aux mobilisations et se sont organisées en comités de quartier. Si Louise Michel est bien connue, il ne faut pas oublier Elisabeth Dimitrieff, qui a créé la première Union des femmes. Plus de mille d'entre elles passeront en conseil de guerre et les "pétroleuses", accusées d'avoir incendié les maisons bourgeoises, seront flétries par de célèbres écrivains, tel Alexandre Dumas fils (l'auteur de "la Dame aux Camélias") qui osera s'exprimer ainsi: "Nous ne dirons rien de leurs femelles par respect pour les femmes à qui elles ressemblent - quand elles sont mortes."

 

Quant aux étrangers, ils furent des centaines à participer à la Commune et, fait unique dans l'histoire mondiale, plusieurs d'entre eux occupèrent des postes de direction: les meilleurs généraux étaient polonais (Dombrowski et Wroblewski) et le ministre du Travail fut un Juif hongrois, ouvrier bijoutier, Léo Frankel. Il avait été élu au conseil général de la Commune suivant les recommandations ci-après de la commission des élections: "Considérant que le drapeau de la Commune est celui de la République universelle; considérant que toute cité a le droit de donner le titre de citoyen aux étrangers qui la servent (...), la commission est d'avis que les étrangers peuvent être admis, et vous propose l'admission du citoyen Frankel."

 

L'écrasement de la Commune par les armées de Versailles est bien connu: le 21 mai commence la "Semaine sanglante", le plus effroyable massacre pratiqué par un pouvoir aux abois, désireux de se venger et d'écraser pour longtemps la classe ouvrière (plus de 20.000 morts, des milliers de condamnés et déportés outre-mer).

 

Faiblesses et leçons


De ces 72 jours, Marx, Engels, Lénine, Trotsky ont tiré de nombreuses leçons. Tous sont d'accord pour souligner les principales faiblesses de la Commune: elle a montré les limites de la spontanéité des masses, leur fantastique essor s'est accompagné d'une tendance à s'arrêter en chemin et à se contenter des premiers succès. C'est malgré lui que le prolétariat parisien s'est retrouvé au pouvoir et, dépourvu de direction révolutionnaire consciente, il a laissé passer toutes les occasions d'écraser son ennemi: ses deux principales erreurs furent de ne pas immédiatement marcher sur Versailles et de vouer un respect sacro-saint à la propriété privée et notamment à la Banque de France (qui finança largement Versailles).

 

Avec la Commune, Marx s'est vu renforcé dans son idée que l'Etat bourgeois ne se réforme pas mais doit être brisé et remplacé par d'autres institutions. La Commune avait commencé à le faire mais très timidement et les représentants de cet Etat bourgeois à qui les atermoiements de la Commune avaient donné la possibilité de se reconstituer à Versailles, bien que "républicains", ont accompli le pire carnage ouvrier de l'histoire française.

 

Enfin, ce qui est peut-être la leçon essentielle de la Commune et a été démontré par toutes les expériences révolutionnaires ultérieures: des organisations révolutionnaires bien préparées sont indispensables. Jamais, nulle part, une insurrection populaire spontanée n'est parvenue à renverser le régime capitaliste et à assurer le pouvoir des travailleurs. Si l'existence d'une ou de plusieurs organisations révolutionnaires liées aux masses est nécessaire, le déroulement des révolutions russe, chinoise ou vietnamienne a montré qu'elle n'était pas suffisante pour assurer l'édification d'une société véritablement socialiste autogérée. La nature de l'organisation (démocratique et inspirée par les idéaux de la Commune) est au moins aussi importante que son existence.

 

Jean-Michel Krivine (article publié dans « Rouge » le 04 Mai 2007)

 

 

les autres épisodes: link

 

 


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19 mars 2011 6 19 /03 /mars /2011 08:42
samedi 19 mars 2011

Au terme d'une assemblée générale houleuse, les dirigeants des associations ont voté contre les mesures que la fédération souhaite mettre en oeuvre afin d'équilibrer son budget.

241 votants : 154 négatifs, 77 positifs, 10 blancs. C'est le résultat du vote qui concluait l'assemblée générale de la fédération ADMR du Finistère, vendredi, à Châteaulin. 77 associations étaient représentées, sur les 92 que compte le département, par les présidents et administrateurs qui devaient répondre à la question « Approuvez-vous les mesures de gestion présentées pour assurer la continuité d'exploitation ? » A noter la présence au premier rang de l'avocat de l'union nationale ADMR, Jérôme Novel, qui a quitté l'assemblée avant le terme des débats.

A l'appel de la CFDT santé sociaux, une cinquantaine de salariés grévistes étaient présents à l'entrée des locaux. Un mouvement de grève également lancé par la CGT, visiblement pas représentée à Châteaulin vendredi.

 

Éviter la cessation de paiement


Le commissaire aux comptes a démarré cette assemblée par une présentation de la situation financière actuelle de la fédération, laissant apparaître un solde négatif prévisionnel de 1 166 799 € au mois de juillet prochain.

Face à ce tableau inquiétant, Yves Derrien, président fédéral, a présenté les différentes pistes afin d'assurer un équilibre budgétaire. Notamment l'étalement de la dette due à l'AG2R, d'un montant de 1 323 000 €; dans un premier temps, le groupe a refusé cet étalement sur 36 mois. La cession de titres de participation des SCI à hauteur de 1 276 000 €, le paiement par les associations de 10 % de leur dette due à la fédération sont quelques-unes des pistes également dévoilées par Yves Derrien. Sans oublier la mise en place du plan social supprimant 86 postes.

 

« Confusion des genres »


Un plan de sauvetage de la fédération qui n'enthousiasme pas une grande partie de l'assemblée : « Il y a une confusion des genres qui n'est pas saine, au détriment des salariés, réagit ce bénévole de Plogonnec. Je ne voterai pas cette résolution ». « Il faut faire la différence entre les comptes de la fédération et ceux des associations », poursuit un responsable de l'Aber-Wrac'h. Puis, faisant référence à la holding « Les domiciliennes » proche de la fédération ADMR, un président d'association enfonce le clou : « Je m'oppose à l'idée que l'argent public profite au secteur privé. Le système associatif, ce n'est pas cela ».


Pas suivi par la majorité des associations, Yves Derrien n'est pas forcément très surpris : « Quel que soit la résolution proposée, je pense qu'elle aurait été rejetée. Je suis toutefois convaincu que le projet que nous proposions permettait d'équilibrer le budget ». La fédération en redressement judiciaire ? « Les associations créancières vis-à-vis de la fédération devraient alors régler rapidement leurs dettes, ajoute le président. Il y aurait obligatoirement un effet cascade désastreux ».


Cette assemblée générale était la phase 3 du niveau d'alerte émis par le commissaire aux comptes, la prochaine étape étant la rédaction d'un rapport d'information à l'intention du tribunal ; enfin, le niveau 5 verra une décision des instances juridiques. Suite aux résultats de ce vote, le conseil d'administration de la fédération ADMR se réunira mercredi prochain.

 

 

Ludovic LE SIGNOR

 

http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Les-associations-ADMR-defient-la-federation-_40734-1732101------29232-aud_actu.Htm

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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 15:44

nucleaire-radiation

 

Le rassemblement à Brest aura lieu samedi 15h

Place de la Liberté

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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 15:13

nuctel

 

Par Ivan du Roy (18 mars 2011)


« Le nucléaire devient une abstraction. Comment garantir la sécurité d’une abstraction ? », s’interrogeait en 2006 le journaliste Jean-Philippe Desbordes, auteur du livre Atomik Park. Fruit de 13 ans d’enquête, l’ouvrage décrit l’impact sanitaire, des vétérans des essais nucléaires français et états-uniens aux ouvriers du nucléaire d’EDF, en passant, bien sûr, par les « liquidateurs » de Tchernobyl. Dans cet entretien, initialement publié en 2006, l’auteur analyse comment nous avons donné les moyens à la « machine nucléaire » de diriger le sens de la vie.

 

Basta ! : Comment avez-vous réagi au rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur le bilan de la catastrophe de Tchernobyl, qui, en septembre 2005, chiffre le nombre de morts à 39 ?


Jean-Philippe Desbordes : Les résultats étaient connus d’avance car l’AIEA, chargée d’évaluer l’impact sanitaire d’une catastrophe qui était pensée comme impossible, a classé au secret une annexe du rapport soviétique de l’époque, l’annexe n°7. Après la catastrophe, l’URSS a été sommée d’expliquer comment cette chose avait pu se produire à l’intérieur d’un des réacteurs les plus puissants de leur parc nucléaire, et d’évaluer rapidement l’ampleur des dégâts. En proie à la panique générale, les savants soviétiques ont adopté une attitude liée au passé totalitaire stalinien : ils ont fait leur examen de conscience et donné au Politburo les vraies informations, quitte à être envoyés au goulag. Ils ont écrit un rapport clair, net et précis. Quand ce rapport arrive sur le bureau de l’AIEA à Genève, un mois après la catastrophe, les chiffres et la situation décrite étaient tellement éloquents qu’il a été décidé de ne pas communiquer cette annexe.

 

L’Occident a donc été moins transparent que l’Union soviétique ?


L’AIEA a été créée pour permettre le développement de l’industrie nucléaire civile et en garantir le bon fonctionnement. Il n’était donc pas concevable que l’agence joue un autre jeu que celui-là. Les Soviétiques étant eux-mêmes les premières victimes, ils ne pouvaient pas mentir à leurs propres parents. De nombreux débats ont eu lieu au sein des familles soviétiques pour savoir pourquoi le père, perçu comme un héros, était en train de mourir après trois semaines d’intervention sur le réacteur. S’agissant des chiffres, nous avons deux estimations : d’un côté les 39 morts officiels, de l’autre, les corpus des associations de « liquidateurs » - comme nous avons ici les vétérans des essais nucléaires - qui comptabilisent 50.000 victimes chez les liquidateurs et dans la population. Entre 39 et 50.000, il y a une énorme marge d’incertitude ! La réalité sanitaire est certainement entre les deux et beaucoup plus préoccupante que ce que dit le discours officiel depuis 1986.

 

Quelles difficultés avez-vous rencontré dans votre enquête ?


Je n’ai rencontré aucune difficulté majeure... Sinon celle de faire une enquête sur le nucléaire. C’est un sujet complexe car tout est brouillé, crypté. L’impact sanitaire est le cœur du problème. C’est ce qui altère l’image des marques du nucléaire, que ce soit Areva, EDF, ou le Commissariat à l’énergie atomique (CEA). L’impact sanitaire est l’enjeu pour toutes leurs stratégies de communication. Accéder à l’information sur cette question suppose que des gens à l’intérieur de l’entreprise fasse le jeu de la transparence réelle. Cette transparence consiste à instruire à charge un état de fait qui semble aller de soi : le nucléaire est très propre. Ce n’est pas le cas. Quand on regarde dans l’arrière-boutique - encore faut-il qu’on vous y laisse entrer -, il y a des tas de cadavres au fond des placards. Mon but est de faire sortir sur la place publique, hors des grillages d’Atomic Park, des éléments en relation à la question centrale : qu’est ce que l’homme fait à l’homme ?

 

Au sein des centrales, vous constatez une réelle souffrance professionnelle, qui se traduit notamment par des suicides en série. Pourquoi ?


Les ouvriers du nucléaire - plombiers, maçons, électriciens - sont en perte de sens, disent qu’ils ne peuvent plus travailler comme avant. Ils sont pro-nucléaires et essaient de faire changer le système. Quand ils n’y arrivent pas, certains choisissent de se suicider [1] EDF a dépensé des sommes faramineuses pour payer des consultants qui ont travaillé à plein temps, avec les pleins pouvoirs d’investigation, pour faire la lumière sur des cas de suicide en série mettant en cause des gens totalement pro-nucléaires, totalement dévoués à leur boulot et avec des responsabilités. Pourquoi ces gens, sur qui nous comptons pour faire fonctionner la machine, se suicident en confiant à tout le monde que c’est à cause d’EDF ? Ces enquêtes de psychopathologie révèlent que, les causes personnelles mises à part, la critique se concentre sur les modalités de gestion de ressources humaines, sur le sentiment d’être humilié, méprisé. Ce que les consultants appellent le renversement d’idéal. Les documents internes que j’ai pu consulter attirent clairement l’attention de la direction sur cette question du suicide, qui engage la sécurité des installations.

 

Est-ce inquiétant du point de vue de la sécurité ?


Ce que les hommes du nucléaire subissent peut avoir des conséquences considérables en termes de sûreté. Comme le dit un responsable d’une centrale du nord de la France, qui pèse ses mots : dans la situation actuelle, faire les mauvais choix pourrait remettre en cause le devenir même du parc électronucléaire français. Personne n’a intérêt à ce qu’un Tchernobyl à la française se produise. Par chance, jusqu’ici tout va bien, ne dramatisons pas. Nous ne sommes pas dans une problématique de catastrophe, mais de vieillissement du parc nucléaire et de mutation des méthodes de fonctionnement interne.

 

Avant, il fallait bâtir les centrales. On apprenait en faisant. Maintenant on apprend le nucléaire sur des plans. Le nucléaire devient une abstraction. Comment garantir la sécurité d’une abstraction ? Les hommes, dans leur immense vanité, ont entrepris de domestiquer l’énergie du soleil, l’énergie intrinsèque de la matière, pour réaliser le rêve prométhéen. Cette machine, maintenant qu’elle existe, il faut la gérer. C’est une responsabilité collective. Surtout quand des bugs se produisent, qui font que, de l’intérieur, des mouvements s’amorcent pour demander l’ouverture d’un débat.

 

Le recours à la sous-traitance que vous évoquez a-t-il des incidences sur le suivi médical ?


Un directeur de centrale a des opérations de maintenance à faire : changer des valves ou réparer des tuyaux dans le circuit primaire, extraire les barres d’uranium pour les déplacer... C’est-à-dire aller en zone contaminée. Chacune de ces tâches représente un certain stock de doses de radioactivité, que le directeur doit répartir entre ses employés. Aller dans un trou d’hommes pour ouvrir un générateur de vapeur représente une dose d’irradiation considérable. Si une seule personne accomplit cette tâche, elle sera très vite « grillée » : en moins de 15 jours, elle aura atteint le maximum possible prévu pour une période de travail de trois mois. Il faut donc d’autres hommes. C’est la raison pour laquelle des sous-traitants enlèvent parfois leur dosimètre pour continuer de travailler et prennent des doses qui ne sont pas comptabilisés.

 

Pensez-vous qu’il faille sortir du nucléaire ?


La question de sortir du nucléaire n’a pas de réponse, compte-tenu des investissements qui ont été faits depuis la création du programme français. Nous sommes face à des sommes qui ne sont pas colossales mais titanesques. A quoi aurait servi d’investir autant si c’est pour s’en séparer aujourd’hui ? Nous avons là une énorme machine qui aurait été faite pour nous, mais pour laquelle on ne nous a jusqu’à présent jamais demandé notre avis. Ce qui nous fait peur dans le nucléaire, c’est la démesure de la machine. C’est ce que Jacques Ellul appelait le bluff technologique. Fuir par la technologie revient à donner à cette machine les moyens de continuer à diriger le sens de la vie. Que serait un monde entièrement soumis au contrôle des machines ? Cette question est lancinante depuis la révolution industrielle.

Tout se passe comme si nous étions dans la réalisation de ce que montrait Chaplin dans Les Temps modernes.

 

Aujourd’hui, on nous propose de dépasser les temps modernes par le biais d’un cheval mécanique, qu’il soit nucléaire, pétrolier ou génétique. Nous sommes confrontés à la démesure. Nous pensons pouvoir organiser l’intégralité de la planète en fonction de nos propres besoins, dans le cadre d’une idéologie qui est celle de la croissance pour la croissance. Cette spirale infinie, l’idéologie du progrès, nous entraîne très loin. C’est un problème de civilisation. Jusqu’où faut-il fuir en avant ? Ne faut-il pas plutôt espérer un équilibre ? Mais allez demander à nos concitoyens de consommer moins... Il y a chez chacun d’entre nous une dimension nouvelle qui est celle de la corruption par le confort. En étant enseveli sous des montagnes de biens à consommer, on se retrouve nécessairement enseveli sous des montagnes de déchets. Ce cycle est-il porteur d’un équilibre qui permettrait à notre civilisation de durer ? J’en doute.

 

Recueilli par Ivan du Roy

Jean-Philippe Desbordes, Atomic Park, à la recherche des victimes du nucléaire, Actes Sud, 515 p., 23,90 euros.

Notes

[1] Dans son livre, Jean-Philippe Desbordes, citant des sources officielles, parle de 44 suicides entre 1991 et 2000 parmi les personnels des centrales nucléaires.

 

 

http://www.bastamag.net/

 

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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 15:09
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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 14:16

Appel unitaire - 16 Mars 2011


Le peuple japonais affronte actuellement une tragédie sans précédent.
Une catastrophe naturelle, avec des conséquences humaines, sanitaires et économiques. Et une catastrophe nucléaire majeure.

A ce jour, quatre réacteurs nucléaires ont subi une série d’explosions, et connaissent actuellement de graves difficultés de refroidissement du coeur de chacun de ces réacteurs, partiellement en fusion. Une fusion totale des coeurs, voire une explosion avec une grande quantité de rejets radioactifs, n’est pas à exclure. Malgré une communication d’informations parcellaire ou contradictoires, nous pressentons que nous sommes face à une situation d’une gravité sans précédent.

La situation au Japon est d’ores et déjà alarmante et s’aggrave d’heure en heure. Des centaines de travailleurs japonais sacrifient actuellement leur vie pour tenter d’éviter que le pire ne se produise.

Alors même que la catastrophe est en cours, des quantités massives de substances radioactives ont été libérées dans l’atmosphère et l’océan. Des taux de radioactivité plusieurs centaines de fois supérieurs à la normale sont déjà mesurés à plus de 100 km de la centrale de Fukushima. C’est une vaste région du Japon qui subit à l’heure actuelle une contamination radioactive qui pourrait se propager à tout le pays, voire au-delà.
Nous, associations, syndicats et partis politiques, exprimons toute notre solidarité au peuple japonais et en premier lieu aux travailleurs du nucléaire qui tentent d’éviter le pire au péril de leur vie.

Cette situation alarmante nous rappelle que le nucléaire est une énergie qui n’est ni propre, ni sûre, ni à même de répondre au défi majeur du changement climatique, et qu’il soumet les populations et les travailleurs à des risques insensés, d’un bout à l’autre de la filière. Plus encore lorsque les centrales sont vieillissantes : au Japon, le réacteur n°1 de Fukushima Daiichi devait être arrêté définitivement le mois dernier, mais la prolongation de son fonctionnement pendant 10 ans venait d’être décidée... Quel choix tragique !

Ce nouvel accident nucléaire majeur met à nouveau à jour les risques inhérents à toute installation nucléaire et met à mal de façon définitive et indéniable le mythe de la sûreté et de la sécurité du nucléaire.
L’impuissance dramatique de l’homme face à l’emballement des réacteurs au Japon a provoqué la remise en question immédiate du nucléaire dans plusieurs pays (Allemagne, Suisse, Inde, États-Unis...)
En France, la politique énergétique a toujours échappé au débat démocratique, et plus particulièrement le développement de la filière électronucléaire. Les décisions sont prises au plus haut niveau de l’État, sans que les citoyens ne soient jamais consultés, alors que cette question concerne pourtant l’avenir de la population tout entière.

Sera-t-il nécessaire d’attendre un nouvel accident nucléaire pour que les autorités françaises organisent enfin un réel débat sur le modèle énergétique français en toute indépendance de l’industrie nucléaire et de son lobby ?
Pour faire face à la pénurie croissante des ressources fossiles, aux risques inacceptables du nucléaire, et à la nécessité de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, les solutions alternatives existent, aujourd’hui. Elles s’appuient sur la réduction de nos consommations, par la sobriété et l’efficacité énergétique, et sur le développement des énergies renouvelables. Cette transition énergétique est inéluctable, ses modalités et sa planification nécessitent la tenue d’un grand débat démocratique et citoyen.

Le Président Sarkozy a annoncé que la France devait tirer les conséquences de l’accident japonais. Nous prenons aujourd’hui sa déclaration au mot.

NUCLÉAIRE : NOUS VOULONS AVOIR LE CHOIX !

Nous, associations, syndicats et partis politiques, adressons solennellement ces demandes communes au gouvernement français :

Nous voulons :

* L’arrêt de tous les projets électronucléaires en cours (EPR de Flamanville, ligne THT Cotentin-Maine, EPR de Penly, ITER, Bure et projets de centres de stockage des déchets nucléaires issus de la filière électronucléaire) tant que les citoyens n’auront pas été en mesure de se prononcer démocratiquement sur notre politique énergétique et sur le recours à l’énergie nucléaire, y compris si nécessaire par un référendum
* Le renoncement à la prolongation de l’exploitation des réacteurs ayant atteint ou dépassé les 30 ans de fonctionnement
* L’arrêt complet de tous les projets portés à l’étranger par l’industrie nucléaire française
Parce que la situation au Japon exige de ne pas se taire sur le drame que ce pays subit et sur la menace permanente que l’industrie nucléaire fait peser sur les peuples, au Japon comme en France :

Nous appelons tou-te-s les citoyen-nes à manifester leur solidarité avec le peuple japonais et à se réapproprier la question du recours au nucléaire et de la politique énergétique, en organisant des rassemblements dans toutes les villes de France ce dimanche 20 mars 2011 à 15h.

Nous appelons également tous les citoyen-nes, associations, partis politiques, syndicats, artistes et personnalités à rejoindre un GRAND RASSEMBLEMENT à Paris ce même jour, dimanche 20 mars 2011, à 15 h devant l’Assemblée Nationale*.

Signataires :

Agir pour l’environnement, Alliance Écologiste Indépendante, Association pour le Contrat Mondial de l’Eau, Attac, CAP 21, Confédération paysanne, Ecologie et Démocratie, Ecologistas en Accion, Europe Écologie Les Verts, Europe solidaire sans frontières, Fédération Sud Étudiant, Fédération Sud Rail, France Libertés, Fraternité Citoyenne, Gauche Unitaire, Les Alternatifs, Les Amis de la Terre, Nouveau Parti Anticapitaliste -NPA, Mouvement Citerrien, Parti Communiste des Ouvriers de France, Parti Pour La Décroissance, Réseau Action Climat, Réseau Sortir du nucléaire, Union syndicale Solidaires, Utopia, Votre Santé.
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