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29 mai 2010 6 29 /05 /mai /2010 15:18

Grève des crèches

Par Nolwenn Weiler (28 mai 2010)

Non content de s’attaquer au droit à la retraite, le gouvernement s’en prend à la petite enfance. Parents et professionnels des crèches ou des écoles maternelles sont plus décidés que jamais à faire plier le gouvernement sur le retrait d’un décret durcissant les conditions d’accueil et de travail dans le secteur de la petite enfance. Les grandes villes hexagonales devraient être prises d’assaut par les poussettes ce week-end.


© Droits réservés


Avis à la population : professionnels de la petite enfance, enfants et parents vont déferler en nombre ce samedi, dans les grandes villes de France. Objet de leur ire : le décret concocté par Nadine Morano, secrétaire d’État à la famille, qui prévoit de réduire le nombre d’adultes encadrant les enfants dans les lieux d’accueil collectifs, ainsi que leur qualification. Il faut dire qu’en plus de durcir les conditions de travail des professionnels (changer 8 couches à la fois, ou gérer 4 bébés qui pleurent en même temps, Nadine Morano n’a pas dû le faire souvent), ce décret risque de déboucher sur des conditions de vie spartiates pour les petits.


On sait pourtant aujourd’hui que pour pouvoir se socialiser, les bébés ont notamment besoin « d’une très grande qualité des rencontres individuelles » rappelle Bernard Golse, chef du service de pédopsychiatrie de l’hôpital Necker à Paris, dans une déclaration à l’AFP. Et qui se positionne clairement, avec d’autres spécialistes reconnus de la petite enfance, contre les mesures envisagées par le gouvernement, arguant qu’elles sont simplement « contraires à tout ce qu’on a appris depuis 50 ans ». Rappelons aussi que des conditions d’accueil de qualité pour les 0-3 ans facilitent le travail des femmes et participent efficacement à la réduction des inégalités sociales. Des thèmes sans doute trop futiles pour Nadine Morano. Une délégation a été reçue par la secrétaire d’État début avril. Sans résultat.


Alerte générale


Depuis le mois de février, quatre journées exceptionnelles de grève des professionnels du secteur de la petite enfance ont eu lieu. La pétition mise en ligne mi-janvier comptabilise presque 45.000 signatures. Avec une demande très claire : le retrait pur et simple dudit décret, et l’amorce de véritables négociations sur l’organisation de l’accueil des 0-3 ans en France, qui vante tellement le taux de fécondité de ses femmes !


Et, pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, le collectif « Pas de bébé à la consigne », qui réunit une cinquantaine d’organisations, demande aussi que soient améliorées les conditions d’accueil des enfants en maternelle. Nombre d’enfants de moins de 3 ans y étant scolarisés. « En maternelle, nous demandons la présence d’un enseignant et d’un ATSEM (Agent spécialisé des écoles maternelles, ndlr) à temps plein pour 15 enfants  », « l’arrêt des suppressions de postes dans l’éducation nationale et le rétablissement des postes supprimés (40 000 en trois ans) ». Le collectif envisage même d’aller progressivement « vers la gratuité des modes d’accueil ». Bref, c’est une alerte générale pour la petite enfance qui est déclarée là. Tous les citoyens sont invités à se joindre à cet appel et à la mobilisation de Samedi. En espérant que cette fois ci, au secrétariat d’Etat de Mme Morano, on ne fera pas la sourde oreille.


Nolwenn Weiler

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29 mai 2010 6 29 /05 /mai /2010 15:14

Propriété sociale

Par Olivier Vilain (27 mai 2010)


Le sociologue Robert Castel défend cette « propriété sociale » que constitue le droit à la retraite, et qui évite – pour combien de temps ? - aux salariés vieillissants de devenir pauvres. L’ancien disciple de Pierre Bourdieu et Michel Foucault rappelle que « la percée la plus décisive en matière de droits sociaux », dont la retraite, a été réalisée dans une France qui allait bien plus mal qu’aujourd’hui : un pays dévasté par la Seconde guerre mondiale, avec une productivité qui s’était effondrée, mais où la volonté politique de redistribuer les richesses produites était bien présente.

 

Entretien.


© Creajama / Basta !

 


Pourquoi avez-vous signé l’appel lancé par la Fondation Copernic et l’association Attac en faveur de la retraite par répartition ? Un appel qui tire un bilan désastreux des précédentes réformes et qui alerte sur le risque de paupérisation des retraités.


Il faut prendre une position assez ferme sur la question des retraites. C’est pourquoi j’ai signé cet appel. L’enjeu est tel qu’il est important de rassembler la gauche pour faire prévaloir ses orientations. Voilà ma position. Je me distingue néanmoins de cet appel sur un point : je ne pense pas que l’âge de départ à la retraite soit nécessairement le principal objectif à défendre. Mais dans le contexte actuel, très défavorable aux salariés, il faut faire très attention lorsque l’on manipule cette idée de modulation : je ne prône pas un allongement de la durée de cotisation, surtout pas ! Il ne m’apparaît pas nécessaire, dans l’idéal, de traiter de la même façon qu’un ouvrier quelqu’un qui n’a pas eu un métier aussi épuisant, ce qui impliquerait des négociations sérieuses en fonction des types de métiers.

Une réforme du système de retraite en vue de lui assurer les financements nécessaires doit impérativement respecter deux éléments. D’une part, la possibilité de partir à la retraite au-delà des 60 ans statutaires n’a de sens que pour quelques professions privilégiées. D’autre part, le droit à la retraite exige la définition d’une pension minimale suffisamment élevée afin de permettre l’autonomie économique des individus.


La réforme qui se dessine va diminuer les revenus des retraités alors que ceux-ci ont déjà des difficultés à constituer des droits à la retraites suffisants en raison de la déstructuration du monde du travail. Le droit à la retraite est-il menacé ?


Il m’apparaît nécessaire de défendre un véritable droit à la retraite par répartition qui donne un socle suffisant de ressources pour continuer d’avoir une vie correcte après la vie de travail, c’est-à-dire qui permet à chaque salarié de continuer à bénéficier d’un minimum d’autonomie économique. Pierre Laroque, « l’inventeur » de la Sécurité sociale à l’issue de la Second guerre mondiale, affirmait d’ailleurs qu’elle était instituée en tant que « garantie donnée à chaque homme qu’en toutes circonstances il pourra assurer dans des conditions satisfaisantes sa subsistance ». Il ne devrait donc pas exister de retraités pauvres. Or, le risque actuel est bien que la retraite devienne progressivement un minima de subsistance.


Du point de vue du droit, la pension de retraite fonctionne comme un salaire indirect, grâce auquel une partie du produit de son travail revient, avant la fin de sa vie, au travailleur lui-même. Ceux qui ont participé à la production de richesses peuvent ainsi continuer de bénéficier d’une partie de la richesse produite, une fois qu’ils ont arrêté de travailler à cause de leur âge avancé. Une partie du travail des salariés leur revient ainsi sous forme de protection, même si leurs patrons en ont accaparé la plus grande part dans ce système capitaliste. Ce droit permet ainsi de les affranchir de la dépendance qui était la condition du vieux travailleur avant l’instauration de la retraite. Cette dépendance le laissait soit à la charge de ses enfants, soit au bon vouloir de la charité ou aux prises avec les hospices pour indigents. Une situation épouvantable !


Certains universitaires estiment que les retraités sont des privilégiés dans cette période de chômage de masse et de revenus plus faibles. Ils vivraient un véritable « âge d’or » contrairement aux jeunes largement victimes de l’accroissement des inégalités. Partagez-vous cette position ?


Avec le mouvement d’implantation du droit à la retraite, à partir du lendemain de la Seconde guerre mondiale, le phénomène du « vieux pauvre », si caractéristique de l’histoire ouvrière, s’est atténué. La plupart des salariés des « Trente glorieuses » ont été « couverts » par la retraite, et l’on assiste désormais plutôt à un développement massif de la pauvreté parmi les jeunes. En suivant le raisonnement selon lequel les jeunes retraités, qui ont entre 60 et 70 ans, représenteraient une classe d’âge privilégiée, il y a la tentation de les désigner comme étant trop riches. C’est un raisonnement pervers ! Cette recrudescence de la pauvreté chez les jeunes s’explique surtout par la faible qualité des emplois qui leur sont proposés et leur fort taux de chômage. Ce phénomène ne doit pas être le prétexte pour dépouiller les « vieux » salariés ! Surtout qu’il existe encore des retraités pauvres. Un phénomène qui s’explique notamment par l’arrivée à la retraite de salariés qui n’ont connu que le régime de chômage de masse et de faibles salaires en raison notamment du travail intermittent ou à temps partiel.


Comme en 1993 et 2003, la réforme de 2010 est menée au nom du sauvetage de notre système de retraite. Vous n’avez pas l’air inquiet malgré les prévisions très pessimistes sur son financement, pourquoi ?


L’idéal serait une société de plein emploi. Dans ce cas, le financement des systèmes sociaux ne figurerait même pas à l’agenda politique. Or, nous sommes de toute évidence dans une phase du capitalisme qui développe, au contraire, le chômage et la précarité. Il faut avoir à l’esprit l’élément suivant : si la croissance facilite les choses, elle ne remplace pas la volonté politique. Ainsi, dans les discours publics sur la retraite, on oublie souvent de rappeler que la percée la plus décisive en matière de droits sociaux a été réalisée avec la Sécurité sociale en 1945 et 1946 ; c’est-à-dire dans une France dévastée, dont la productivité était tombée en deçà du seuil atteint en 1929. Le financement du système de protection sociale dans son ensemble, et des retraites en particulier, nécessite une meilleure répartition de la valeur ajoutée entre le capital et le travail. Dans une perspective de gauche, c’est un principe évident.


Pour que le droit à la retraite soit assuré, il faut garantir une certaine égalisation des conditions en procédant à une certaine répartition des richesses, à défaut de mettre en place des politiques générant davantage d’égalité. Par exemple, il faudrait que le salarié payé tout au long de sa vie au Smic — c’est un cas de figure qui existe — ait au moins de quoi vivre une fois à la retraite, sans basculer dans l’assistance. Comme l’a dit, en 1895, Jean Jaurès en défendant la loi sur les retraites ouvrières et paysannes : il faut « qu’il n’y ait plus là comme une organisation de charité, mais comme la reconnaissance du droit ». La retraite est en effet le droit social par excellence que ce soit pour la classe ouvrière et, plus largement pour l’ensemble des travailleurs, car ce mécanisme permet d’accéder à une sorte de propriété sociale, commune à chaque salarié.


Derrière l’actuelle réforme gouvernementale, se dessine déjà un mouvement en faveur d’un « big bang » à la suédoise. Se référant au modèle suédois, à la CFDT, au PS, au Modem et même à l’UMP, des voix s’élèvent pour unifier les régimes de retraites, individualiser les droits, au risque de renforcer les fonds de pensions. Est-ce une voie à suivre ?


Le modèle suédois en matière de retraite ? Il faut se méfier des modes. De même dans le domaine du travail, on nous vante la « flexécurité » à la danoise. Bien sûr, nous avons toujours à apprendre de la comparaison internationale. Toutefois, les promoteurs des concepts comme le « modèle suédois des retraites » ou celui de « flexécurité à la danoise » en font une importation extrêmement sélective et partielle. Ainsi, ces modèles fonctionnent dans leur pays d’origine comme un tout. Or, personne en France ne propose de les transposer dans leur ensemble, c’est-à-dire avec leurs conditions d’application. Ainsi, dans ces pays, on compte 80% des salariés affiliés à un syndicat. On y trouve aussi un modèle social-démocrate qui impose des prélèvements sociaux bien plus importants qu’en France et une solide tradition de concertations entre patronat et syndicats.


Dans le cas des assurances privées, on voit réapparaître immédiatement la distinction entre pauvres et riches. Ces derniers sont les seuls à pouvoir épargner suffisamment pour compenser l’affaiblissement des retraites du régime général de la Sécurité sociale. Si on soumet le droit à la retraite aux fluctuations du marché, inutile de dire que cette option comporte beaucoup de risques. Il suffit d’écouter ce qui se passe à la Bourse ces jours-ci... Revenons plus particulièrement au système de retraite suédois, sans entrer dans les détails, je reste méfiant en raison du rapport de force dominant en France, qui est très défavorable aux salariés. Dans ces conditions, il y a tout à craindre que l’importation d’un soi-disant « modèle suédois » en matière de retraite ne serve en définitive qu’à déconstruire notre propre système de retraite en revenant sur le principe de la répartition.


Recueillis par Olivier Vilain

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29 mai 2010 6 29 /05 /mai /2010 14:52
dieu n existe pas

27 avril 2010

 

J’étais mardi l’invitée de l’émission française « La ligne jaune », aux côtés de Bernard Teper (UFAL), Pierre Cassen et Anne Zalenski (Riposte laïque). L’occasion pour moi de mesurer le fossé qui me sépare de Riposte laïque et de faire le parallèle avec un certain activisme islamique. Entre la peste et le choléra, je ne choisis pas.


Non, décidément, entre ceux qui crient haro pêle-mêle sur la viande hallal, le ramadan, les minarets, le voile et j’en passe, et ceux qui, lors d’une récente conférence à Sainte-Walburge, voulaient me convaincre que la viande hallal était intrinsèquement rassembleuse, pouvant convenir à tous, je ne choisis pas. Je ne choisis pas parce qu’autant je me moque que chacun mange hallal ou casher et prie à la mosquée, au temple ou à l’église, autant je refuse que les écoles, les administrations publiques ou, pour faire bref, les institutions de l’Etat adoptent ou s’adaptent à des prescrits confessionnels qui sont tout à fait respectables dans la sphère privée de chacun, mais n’ont pas à influencer la sphère institutionnelle.


Non, décidément, entre ceux qui, sous prétexte que le voile les dérange – et nul ne peut me soupçonner, je pense, de ne pas l’être par ce fichu bout de tissu ! – veulent l’interdire partout, et ceux qui prétendent qu’il est un hommage à la beauté et à la respectabilité de la femme, je ne choisis pas. Je ne veux pas de ce piège à la respectabilité, je veux être respectée pour ce que je suis, non pour ce que j’ai ou non sur la tête. Et je déplore que tant d’hommes, tant de femmes aussi, persistent à jouer ce jeu de la respectabilité conditionnelle. Mais de respect, je n’en ai guère trouvé dans l’attitude d’Anne Zelenski, cette « féministe de la première heure » qui me dégoûterait du féminisme avec ses « mademoiselle », « ma petite » et autres attitudes condescendantes, voire franchement grossières.


Non, décidément, entre ceux qui présentent les musulmans comme les nouveaux envahisseurs, adeptes d’une idéologie fascisante avec qui il ne s’agit pas de vivre, mais qu’il s’agit de faire taire, et cette dame voilée faisant un tableau effarant de l’avenir des jeunes musulmanes si leur voile leur était interdit à l’école, je ne choisis pas : à l’en croire en effet, l’interdiction du voile aurait pour conséquence de renvoyer à leur domicile la majorité des musulmanes, les condamnant à un quotidien de nettoyage et autres travaux ménagers, avant un mariage précoce et une kyrielle d’enfants à la clé. Un tableau que ne désavouerait pas Riposte laïque, qui refuse de distinguer entre islam et islamisme… exactement comme les islamistes.


Je ne choisis pas, parce que je crois que les extrêmes se rejoignent. Je crois que c’est usurper la laïcité que la transformer en traque monomaniaque de tout ce qui ressemble à l’islam. Je crois que la laïcité est un principe politique d’organisation de l’Etat qui interdit à ce dernier de se faire juge des croyances, puisqu’il ne s’agit que d’assurer leur coexistence pacifique. Ce qui implique évidemment certaines balises, chose que les extrémistes musulmans (et autres) se refusent à entendre et encore plus à accepter.

Alors, à Riposte laïque, j’ai envie de reposer cette question, restée sans réponse sur le plateau : que cherchez-vous, au fond ?

 

Cherchez-vous une manière de vivre ensemble, chacun avec ses convictions, sans que nulle ne s’impose aux autres, ou cherchez-vous à démontrer, à l’instar de l’extrême droite, que nous ne pouvons pas vivre ensemble, que les musulmans sont « inassimilables » car porteurs d’une idéologie guerrière et colonisatrice ?

Et à certains de ces activistes musulmans qui remuent ciel et terre pour faire valoir partout la supériorité des lois divines sur les lois humaines, j’ai envie de poser cette question : cherchez-vous à vivre ensemble, avec les non-musulmans, ou à souffler sur les braises qui alimentent Riposte laïque et ses pseudopodes ?


* Paru sur Les carnets de Nadia Geerts
http://nadiageerts.over-blog.com/

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29 mai 2010 6 29 /05 /mai /2010 14:52
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Tourné sous un soleil prometteur, le clip vidéo de campagne du Front des Gauches présente des têtes de listes, des candidat-e-s, des militant-e-s et des sympathisant-e-s de toutes les composantes du Front des Gauches pour exprimer les principaux axes programmatiques.

 

À deux semaines du scrutin, la campagne bat son plein !  Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

 

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29 mai 2010 6 29 /05 /mai /2010 14:41

 

29 mai 2010 - Le Télégramme

 

Les parents d'élèves de Kerjestin animeront un stand pédagogique sur les classes pour l'inclusion scolaire d'enfants en situation de handicap, tout le week-end, au forum des solidarités. Pourquoi est-ce utile une Clis? Éléments de réponse dans les pas des écoliers.


Dylan, Marie-Laure, Lionel, Gwénaëlle, Elsa, Kevin, Romain, Ewen et Amaury ont commencé par écrire la date, puis une phrase sur leur cahier vert. La phrase décrit le programme de la matinée: «Nous allons aujourd'hui en car à la ferme de Killian à Porzh Richard, à Cast». À chacun son rythme. S'y ajoute, pour certains, un dessin: une vache. Avant de monter dans le car, les écoliers de la classe pour l'inclusion scolaire de Kerjestin, à Quimper, glissent leurs mains dans celles d'élèves de petite section de maternelle. Le lien qui les unit saute aux yeux.

 

Ce n'est pasun hasard. Chaque mardi matin, les premiers, âgés de 9 ans et demi à 11 ans et demi, qui souffrent de troubles cognitifs, vont lire des histoires aux tout-petits. Des histoires simples, courtes. «Ça leur donne confiance en eux, ça les valorise. Car la lecture, comme l'écrit, peut générer de la panique, de la peur, de la souffrance chez eux. Là, ils sont en situation de pouvoir échanger avec les autres enfants», décrit Anne, leur institutrice spécialisée, dans le car qui roule vers Cast. C'est une forme d'intégration, douce, progressive, vécue collectivement, dans le milieu scolaire ordinaire. Mais ça n'a rien à voir avec une immersion solitaire dans une classe classique.

Besoin de plus de clés

Impensable pour ces enfants. Les écoliers de la Clis de Kerjestin sont capables d'apprendre évidemment. Leurs parents et leur maîtresse trouvent d'ailleurs qu'ils ont progressé. Mais ils ont besoin de plus de clés de compréhension, de prendre le temps, comme de calme dans leur tête. Ça signifie qu'il faut choisir les instants, qu'il faut concrétiser au maximum l'apprentissage des mathématiques ou du français.

 

«On tourne en gros autour des programmes de CE1 et CE2, mais on passe beaucoup par des faits d'actualité, l'histoire, les sciences, des spectacles, par des sorties comme celle-ci pour y parvenir», insiste leur institutrice. Arrivée à Cast. Au milieu des vaches alpines, jurassiennes, hollandaises. Il y a même une Jersiaise et deux taureaux, dont un musclé «blanc bleu belge». Quatre-vingts bovins dans le pré verdoyant, des veaux sous les vaches dans un autre, 200 au total.

 

Plus des poules et 420 cochons élevés en batterie. Yeux écarquillés. Les questions des écoliers fusent. Les exploitants, Christelle et Ronan, se prêtent bien volontiers au jeu. Killian les assiste, pas peu fier de décrire la vie de la ferme à ses camarades. Sacré moment de valorisation, mine de rien. Souvent, les écoliers n'ont pas le temps d'écouter la toute fin des réponses. Ils sont passés à autre chose. Se dispersent. Chacun selon ses envies. Un mot de trop de l'un d'eux crée, par intermittence, un bref instant de tension. Puis leur attention se fixe sur la découverte rurale suivante.

«J'ai été sage hein!»

«J'ai été sage hein», s'exclame, tout sourire, un garçon en remontant dans le car. Grands et petits toujours côte à côte. «C'est une belle histoire, avec des projets communs utiles aux plus petits comme aux plus grands, qui s'est écrite cette année entre nos deux groupes», a confié, quelques instants plus tôt, Catherine, l'institutrice de petite et très petite section. Retour à Kerjestin. Anne, l'institutrice, envisage de mettre à profit l'épopée à la ferme en abordant les distances, le calcul, la géographie, la sexualité...

 

Mais les écoliers devaient commencer par regarder les photos prises sur place. Elles leur inspireront vraisemblablement des légendes. Travail d'écriture et projet de livret au bout des mots. Un carreau de plus à leur singulière fenêtre ouverte sur le monde. Une fenêtre ouverte depuis la Clis, «un lieu de respiration, de pause, de repères, qui doit permettre à chaque enfant de rebondir pour se construire un avenir, car tous ont connu des échecs scolaires avant de venir ici», décrit leur maîtresse.

  • Bruno Salaün

Note: La Clis est sur la liste des fermetures...

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29 mai 2010 6 29 /05 /mai /2010 14:30

 

29 mai 2010 à 10h00 - Le Télégramme


Dans 15 jours, le tribunal de grande instance de Brest prolongera ou non le placement sous procédure de sauvegarde de la fédération ADMR29, toujours dans le flou. La préfecture et le ministère de la Santé se sont saisi du dossier. Des enquêtes sont en cours.


 

Le plan social attendu de la fédération ADMR 29 (135 salariés), sous procédure de sauvegarde, ne figurait pas à l'ordre du jour du comité d'établissement (CE) hier, à Saint-Ségal. À la sortie du tribunal de grande instance de Brest, le 10 mai, Yves Derrien, président, l'avait pourtant annoncé pour fin mai.

Une débauche de moyens


Le projet de réorganisation du réseau n'a pas, non plus, été présenté. «Contenu insipide», ont jugé les élus du CE, qui naviguent dans le flou total. «Nous ne sommes pas prêts», a indiqué Yves Derrien. Ça patine, pourquoi? Mardi 18 mai à Quimper, puis le lendemain à Landerneau, les responsables des 92 associations locales ont été conviés à une réunion d'information.

«Nous n'avons rien appris de concret», informe l'un d'eux.

 

Des réunions chapeautées par l'Union nationale via Danièle Dumas, trésorière, ancienne présidente, et présidente de la holding «Les Domiciliennes». À ses côtés lors de ces rendez-vous, Philippe Rousselin, avocat d'un grand cabinet lyonnais. L'Union nationale, qui s'appuie aussi sur le cabinet marseillais Muselier d'experts-comptables, ne lésine pas sur les moyens pour s'inscrire dans la restructuration du réseau ADMR 29 (une fédération, 92 associations, 3.700 salariés).


Dans le Finistère, cette omniprésence étonne, d'autant que Pierre Maille, président du conseil général - principal financeur du réseau via l'Apa - a déjà souligné le rôle qu'elle y tient (Le Télégramme du 12mai). Elle serait, selon lui, à l'origine du manque de transparence et d'information sur ce dossier.

«C'est du lourd»


«Ah oui, c'est du lourd», réagit Pierre Garrec, directeur départemental du pôle de cohésion social. Il confirme aussi des procédures en cours. «Mais je ne peux rien vous dire. Dès que les expertises seront rendues, si le cabinet du préfet est d'accord, nous pourrons communiquer».

 

Au niveau national, le secrétariat d'État aux Aînés, rattaché au ministère de la Santé, s'est à nouveau saisi du dossier ADMR, après une première enquête commandée en 2007-2008 à l'Inspection générale des affaires sociales (Igas).


«Je suis au courant», confirme Marguerite Lamour, députée de Brest-rural. «La machine est partie», indiquait, il y a quelques jours, un autre député du Finistère. Bénévolat et lien social sont le credo de l'Union nationale ADMR qui fonctionne avec l'argent public. Ces dernières années pourtant, elle a multiplié la création de sociétés privées, nouant aussi des relations commerciales avec de grands groupes, tels Casino ou La Poste.


Le 16 novembre 2009, Danièle Dumas, également membre fondateur de l'association militante et influente «Collectif fraternité», devenu «Collectif appel à la Fraternité», signait avec le groupe La Poste, pour l'ADMR, une convention nationale. Les facteurs installeront des boîtiers de téléassistance au domicile de personnes fragilisées.


À quel coût pour le particulier? Avec quelle part reversée à l'ADMR? «Ce partenariat étant aussi une relation commerciale, elle relève du secret des affaires», a répondu La Poste. On s'éloigne, ici, des valeurs du bénévolat chères à l'ADMR, dont plus d'une dizaine d'associations du réseau finistérien se trouveraient aujourd'hui sans président.

  • Karine Joncqueur
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29 mai 2010 6 29 /05 /mai /2010 14:25

La compagnie irlandaise à bas coût profite de généreux subsides dans bon nombre des 200 aéroports régionaux où elle est présente. Certains de ses concurrents, notamment Lufthansa et Air France, protestent.


25.05.2010 |  Gerry Byrne | The Irish Times

Au grand dam de Lufthansa, mais pour le grand bonheur de Ryanair, les habitants de Lübeck ont récemment approuvé le maintien de subventions – financées par leurs impôts – destinées à conserver leur aéroport (le “Hambourg” de Ryanair, situé à 100 km) pour au moins deux ans encore. La compagnie aérienne allemande avait pourtant exhorté les habitants de cette ville prospère à faire passer la construction de crèches, d’écoles et d’hôpitaux avant l’entreprise irlandaise.

 

Pour Lufthansa, l’aéroport de Lübeck n’est que l’un des 200 aérodromes régionaux d’Europe permettant à Ryanair d’engranger des centaines de millions de “subventions injustifiées”. “Si l’on supprimait toutes les aides et les subventions que reçoit Ryanair, la société afficherait un bilan économique très différent”, déclare un porte-parole de Lufthansa.


Les journaux français évaluent le montant de ces subventions à 35 millions d’euros pour la France et 660 millions d’euros pour l’ensemble de l’Europe. En attendant la conclusion des enquêtes européennes sur de possibles subventions illégales, seul un chiffre peut être avancé avec certitude : les 35 millions d’euros de subventions que révèlent les audits menés dans plusieurs aéroports français contrôlés par les autorités locales. D’après Lufthansa et Air France-KLM, ces chiffres montrent le traitement royal dont bénéficie la compagnie Ryanair dans bon nombre des 200 aéroports européens où elle est présente.


Ces aéroports, financés par les impôts locaux et régionaux, offrent tellement de subventions et de services gratuits à Ryanair que la compagnie irlandaise ressort presque toujours bénéficiaire de ces accords. Certains aéroports ne se contentent pas de fournir gracieusement du personnel aux comptoirs d’enregistrement de Ryanair, ils se chargent aussi – gratuitement – du nettoyage des appareils. Les avions de Ryanair ont souvent le droit d’utiliser gratuitement les pistes d’atterrissage. Quant aux charges à payer, elles sont largement compensées par les “aides marketing” généreuses qu’exige la compagnie. Ces aides – élevées – sont accordées par les aéroports et les régions contre la promesse de figurer sur le site Internet et les magazines de vol de Ryanair. L’audit conclut que l’essentiel des transactions est entièrement favorable à Ryanair.


Dans certains cas, le montant net des subventions représente jusqu’à 32 euros par passager, comme à Rodez, où Ryanair a reçu au moins 3,2 millions d’euros entre 2004 et 2006 pour seulement trois vols par semaine et par destination. A l’aéroport de Beauvais – plus actif –, les aides étaient de seulement 9 euros par passager entre 2001 et 2006, mais leur montant total s’élevait toutefois à 28,6 millions d’euros. Certains aéroports ont du mal à débourser de telles sommes.

 

A Bergerac, Ryanair a reçu 2,3 millions d’euros de subventions de la part de l'aéroport, lequel a lui-même dû demander 500 000 euros d’aide à la région afin d’éviter la banqueroute.

Le conseil régional de Poitou-Charentes, qui gère l’aéroport d’Angoulême, a accepté, en 2008, de payer près de 1 million d’euros à Ryanair en plusieurs versements annuels. Alors qu’il rassemblait les 225 000 derniers euros dus pour cette année, il a reçu une nouvelle demande de la compagnie à bas coût exigeant 175 000 euros supplémentaires. L’aéroport n’avait pas d’autre choix que de payer ou de voir l’entreprise plier bagage.

D’autres aéroports ont fait état de tactiques similaires de la part de Ryanair : la compagnie ne cherche pas seulement à percevoir des subventions, mais à en augmenter le montant. A l’heure actuelle, les aéroports qui refusent de payer courent le risque de voir disparaître du jour au lendemain leurs comptoirs Ryanair, qui en rouvrira d’autres quelques jours plus tard dans un aéroport voisin. Si Ryanair peut se comporter ainsi, c’est parce qu’il n’y a pas de limite au montant des subventions qu’une entreprise peut demander aux régions. L’entreprise n’est pas non plus obligée de rembourser ces aides en cas de suspension du service.

 

En 2008, les opposants à cette chasse aux subventions ont perdu une bataille : Ryanair a remporté la procédure d’appel déposée contre la décision de la Commission européenne, qui jugeait illégales les subventions versées par l’aéroport de Charleroi. Cette décision signifie que toutes les autres subventions reçues par la compagnie irlandaise sont, par défaut, également légales. Des sources proches de la Commission laissent toutefois entendre qu’en réalité le jugement a été cassé autant pour de graves erreurs de procédure qu’en raison de la légitimité des demandes de Ryanair.


Jusqu’au printemps dernier, les questions relatives à la concurrence entre compagnies aériennes et aux aides gouvernementales étaient essentiellement gérées par la Direction des transports de la Commission européenne. Les choses devraient toutefois changer maintenant que la nouvelle Commission a pris ses fonctions, et que le commissaire européen à la Concurrence est chargé des problèmes de concurrence et de subventions publiques pour l’ensemble des secteurs de l’économie. Selon des sources chez Lufthansa, cela signifie que les cinq ou six plaintes restantes concernant des aides touchées par Ryanair devraient être rapidement examinées et jugées.
 Pendant ce temps, certains s’inquiètent de l’intention de Ryanair de nommer Charlie McCreevy à son conseil d’administration.

 

Ancien commissaire européen au Marché intérieur, cet homme possède une connaissance approfondie – pour ne pas dire inégalée – des rouages économiques européens. L’entreprise ne pouvait trouver meilleur stratège pour poursuivre sa quête de subventions. Le 5 mai dernier, la Commission de Bruxelles a donné son feu vert à l'ancien commissaire pour qu’il rejoigne la compagnie irlandaise.

 

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28 mai 2010 5 28 /05 /mai /2010 10:07



Le ministre du Travail va commencer à consulter les syndicats à partir du 31 mai pour connaître leur point de vue sur les « réformes » prévues. Mais le gouvernement a déjà annoncé qu'il procéderait par décret et que tout devait être bouclé d'ici la fin de l'année.

Dans les grandes entreprises, en cas de licenciements collectifs, le nombre de licenciements autorisés augmenterait ; le recours à un arbitrage en cas de licenciement, jusque-là obligatoire, ne pourrait avoir lieu si une des deux parties n'est pas d'accord. Les patrons sont donc tranquilles.

Enfin le gouvernement parle de créer officiellement un salaire-jeune, pour les moins de 25 ans qui travaillent pour la première fois, équivalant à 80 % du smic qui est actuellement de 740 euros brut.

Voilà du « sur mesure » pour le patronat.

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28 mai 2010 5 28 /05 /mai /2010 10:01




Attac lance le site "retraites-2010.fr


Le gouvernement français mène depuis plusieurs semaines une campagne de communication sans précédent pour promouvoir sa réforme des retraites. Le centre de cette propagande est le site retraites2010.fr qui matraque l'idée que l'évolution démographique ne laisse pas d'autre choix que de travailler plus longtemps.


Face à cette propagande, Attac répond aujourd'hui en lançant le site retraites-2010.fr , pour montrer qu'une autre réforme des retraites est possible :
- Que les déficits du système de retraite, principalement provoqués ces dernières années par la crise financière, n'est pas une fatalité pour peu que l'on brise le tabou du partage de la richesse.
- Que la réforme des retraites du gouvernement, loin d'être guidée par une volonté de sauver un système en danger, s'inscrit dans les politiques menées par les gouvernements à travers l'Europe pour mettre fin à ce qu'il reste du modèle social européen pour satisfaire les marchés financiers et les agences de notation.

Retrouvez aujourd'hui les analyses et propositions pour une réforme vraiment juste des retraites sur retraites-2010.fr.
Aidez-nous à faire connaître retraites-2010.fr en le référençant sur vos sites, blogs et sur les réseaux sociaux.

Attac France,
Montreuil, le 27 mai 2010

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28 mai 2010 5 28 /05 /mai /2010 10:00
Communiqué du NPA 29

Quatre manifestations étaient prévues dans le Finistère ce 27 mai : partout le niveau de mobilisation est très largement supérieur au mois de mars dernier : 3 500 manifestant-e-s à Morlaix, 5 500 à Quimper (les estimations vont jusqu'à 8 000), 1 400 à Quimperlé, 10 000 à Brest.
Alors que FO n'appelait pas, il s'agit d'un indéniable succès: plus de 20 000 manifestant-e-s très remontés, ont exigé dans le Finistère le maintien de la retraite à 60 ans, ainsi que le refus de tout allongement de cotisation. Aux côtés de l'intersyndicale des 5 (CGT-CFDT-SOLIDAIRES-FSU-UNSA), on notait la présence de la CFTC, de Collectifs et associations de chômeurs, et de partis politiques comme le PS et bien sûr le NPA. A Quimper, une partie du cortège dont Solidaires, Attac, le NPA et les chômeurs ont poursuivi la manifestation par un siting devant la Préfecture.
A Brest, le Collectif retraites diffusait un tract appelant à une réunion publique le 2 juin avec Bernard Friot, à Quimper le Collectif retraites diffusait lui aussi un tract appelant à une réunion publique le 1er juin avec Michel Husson.
Le maire "socialiste" de Brest, qui a fait poser en ville de grands placards: "Merci La Jeanne", à l'occasion de son dernier voyage, avait choisit d'être sur le navire défenseur de la Françafrique plutôt que d'être au milieu des manifestants.
Plus de 20 000 manifestant-e-s alors qu'on ne connait encore pas précisément le contenu du projet gouvernemental, c'est un bon point d'appui pour la suite.
Le gouvernement et l'UMP ont cru que maîtriser la com' suffisait pour gagner la bataille, elle ne fait que commencer.

Pour le NPA Finistère : André Garçon

 

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