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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 13:00


Après le show des primaires, que certains commentateurs avaient un peu rapidement érigé en modèle démocratique, c’est désormais un peu la gueule de bois à l’occasion du congrès du PS.


Officiellement tout est normal : cinq motions en concurrence, dont certaines peuvent même paraître de gauche. C’est le cas notamment de la motion « Oser, plus loin, plus vite » dont le premier signataire est Stéphane Hessel, et surtout « Maintenant la gauche », motion qui regroupe les anciens amis de Benoît Hamon, en particulier Jérôme Guedj, Marie-Noëlle Lienemann, Gérard Filoche… ou Paul Quilès (le « monsieur propre » de la France au Rwanda). Un vote des militants est naturellement prévu, le 11 octobre prochain, avant que ne démarre le congrès à Toulouse du 26 au 28 octobre.


Là où le bât blesse, c’est que les résultats sont déjà connus avant que les votes n’aient eu lieu !

 

Une nouvelle innovation de la social-démocratie qui décidément porte bien mal son nom et qui a forcément un peu choqué. Détail important : cela ne concerne pas que la nomination du futur secrétaire général Harlem Désir – « la victoire d’un apparatchik pur jus » pour reprendre le titre d’un article du Monde – tandis qu’un lot de consolation semble être offert au perdant Jean-Christophe Cambadélis à qui on aurait promis (mais faut-il croire aux promesses de ses amis politiciens ?) une vice-présidence du Parti socialiste européen, et peut-être même plus tard une présidence…


Cela concerne aussi l’ensemble du système de direction :

 

d’abord l’ensemble des (futurs) secrétaires nationaux qui ont été nommés dès juillet, puis toutes les autres instances. C’est ainsi que, jusqu’au dernier moment, les tractations sont allés bon train pour échanger une place au bureau national contre deux places au conseil national, avant que les votes ne départagent officiellement les divers courants… plus tard.


Un vaudeville qui reflète en même temps un réel problème politique.

 

La «gauche» du PS incarnée par Benoît Hamon, qui avait fait un score plutôt honorable au congrès de Reims, est désormais phagocytée par le courant majoritaire contre des places sonnantes (et si possible pas trop trébuchantes) dans la direction du parti et au gouvernement. Mais quelques-uns ruent dans les brancards. Le TSCG a du mal à passer et d’une manière générale l’ensemble des attaques annoncées peuvent indisposer, sans parler du cynisme et de la brutalité d’un Valls qui peut quand même choquer certains électeurs de gauche. Les municipales ne sont pas si loin, et les retours de bâton ne sont pas exclus…


Bref, au-delà des petits calculs, il n’est pas toujours facile d’arriver au pouvoir quand on prétend être un parti de gauche, surtout dans la période actuelle. Aussi, pour prévenir les critiques, et éviter trop d’emballement, surtout si la rue devait s’en mêler et pas uniquement les électeurs déçus, un parti bien ficelé est toujours utile, ce qu’on appelle parfois un « parti godillot ». Voilà qui est fait, du moins sur le papier.


Jean-François Cabral

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 12:53

La cour d'appel de Toulouse vient de condamner l'ancien directeur de l'usine AZF, Serge Biechlin, à trois ans de prison, dont un ferme, et la société Grande Paroisse à 225 000 euros d'amende.


Le Groupe Total, actionnaire majoritaire de l’entreprise Grande Paroisse, et la direction de l’entreprise n’ont pas ménagé leurs efforts pour masquer leurs responsabilités dans l’accident qui, il y a tout juste 11 ans, a fait 31 morts et des milliers de victimes à Toulouse : vrai fausses pistes, expériences truquées, intimidations, théories fantaisistes et racistes… En 2009 ils avait obtenu leur relaxe « au bénéfice du doute » provoquant la stupeur et la rage des victimes.


C’est donc une excellente nouvelle de voir enfin la responsabilité pénale du patron et de l’entreprise reconnue, de les voir condamnés pour homicides involontaires « par négligence ou imprudence ».


C’est le résultat de l’opiniâtreté et du courage de celles et ceux, syndicalistes qui ont refusés de se ranger aux côtés de la direction, victimes et leurs familles, riverains…qui n’ont pas baissé les bras face à la puissance de Total. Un seul regret cependant, le groupe Total lui même est mis hors de cause.


Mais ne boudons pas notre satisfaction : enfin un patron en prison ! Même s’il va tout faire pour y échapper.

 


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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 12:44

Près d'un tiers de la population ne peut dans les faits avoir recours aux soins pour des raisons de coût (dépassements d’honoraires, franchises, forfaits, augmentation des complémentaires-santé…) et de difficultés d’accès aux structures de soins publiques (désertification, fermetures de structures de proximité, délais d’attente, manque de lits…).


Et si des avancées ont eu lieu sur quelques dossiers, les premières annonces gouvernementales apparaissent très insuffisantes par rapport aux enjeux.


Ainsi, la Santé n’a pas été retenue comme une priorité gouvernementale.


- Les Agences Régionales de Santé - outils des restructurations - ne sont pas remises en cause.
- Le refus d’un moratoire global sur les restructurations est inquiétant.
- La fermeture en grand nombre de CIVG et de maternités met en danger le droit des femmes à disposer de leur corps.
- Il n’est question que d’aménagement de la loi HPST et du mode de financement des hôpitaux.
- Il n'est prévu qu'une simple réduction et/ou contrôle des dépassements d’honoraires.
- Rien n’apparaît vraiment concernant l’installation des nouveaux professionnels de santé.
- Rien non plus sur les franchises médicales.
- La situation budgétaire des hôpitaux, de la psychiatrie et des structures médico-sociales devrait rester dans le rouge.


Le changement s’impose et nous pensons qu'il est urgent de nous faire entendre du gouvernement. C’est le sens de la semaine d’action engagée.


Cette semaine se déclinera aussi au niveau européen avec des manifestations à Athènes, Barcelone, Bruxelles, Londres, Madrid, au Pays Basque espagnol, à Varsovie et des initiatives en Allemagne, Italie, Suède…

Elle se terminera par une conférence européenne à Varsovie les 6 et 7 octobre.

 

Notre Santé En Danger


A Paris, la manifestation aura lieu le 6 octobre à 14 h depuis les hôpitaux Cochin-Saint-Vincent de Paul jusque Matignon. Elle sera précédée d'un rassemblement à partir de 12h30, place de l'Observatoire-Palais Royal

 

Toutes les informations sont sur le site : http://www.coordination-nationale.org

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 12:31

Texte d’analyse de la LDH


La présentation au Parlement français du « Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l’Union économique et monétaire » (TSCG), début octobre, inscrit au centre de l’actualité nationale les mécanismes de la construction européenne. Au-delà du débat somme toute conjoncturel, sur sa ratification, ce traité soulève de légitimes inquiétudes, que la Ligue des droits de l’Homme partage avec beaucoup de citoyens en Europe.


Le texte en question est un traité international et non un traité européen. Son adoption ne requiert pas l’unanimité des Etats membres ; le soutien de douze pays suffira à sa mise en application. Ce système exclut toute garantie de contrôle du Parlement européen.

 

Elaboré pour mettre en place des prêts européens à des pays n’ayant plus d’accès à un taux raisonnable au marché pour financer leurs déficits publics, le traité impose à ces pays des calendriers automatiques, contraignants et extrêmement rapides pour des retours aux équilibres macroéconomiques.

 

Un simple retard de ces rythmes d’ajustement se traduit par des sanctions financières également automatiques et immédiates.

 

Cette mécanique est tout entière construite autour d’une pseudo-rationalité économique, elle traduit un primat du libéralisme économique qui exige des gouvernements qu’ils portent atteinte aux droits sociaux, et ouvre la voie à de graves régressions démocratiques.


C’est cette double régression des droits – sociaux et démocratiques – qui est à l’œuvre en Grèce, au Portugal et en Espagne.

 

Elle se traduit partout par une explosion de pauvreté, un regain d’exclusion, des limitations portées à la délibération démocratique. Elle conduit de surcroît à une impasse économique, et accroît les risques de dérives politiques. Alors que les questions d’intérêt général au niveau européen sont souvent occultées ou instrumentalisées dans des luttes de pouvoir nationales, la crise économique et sociale peut alimenter des dérives antidémocratiques dans les opinions publiques. Nul n’imagine clairement le scénario d’un éclatement possible de la zone euro, ni l’ampleur de ses répercussions, probablement très négatives, y compris pour les pays les plus prospères de l’Union.


Pour toutes ces raisons, la LDH s’inquiète de cette réponse structurelle aux déséquilibres économiques de la zone euro.

 

De récentes décisions de financer au niveau européen des investissements à potentiel économique de croissance sont, de fait, bienvenues ; mais elles ne porteront leurs fruits qu’au fil des années, alors que l’angoisse sociale se développe dans le présent. Ce décalage dans le temps est très préoccupant et significatif, une fois de plus, d’une certaine conception qui fait du social un sous-produit de la politique économique.


Le traité de Lisbonne affirmait pourtant avec justesse que « le projet européen vise au bien-être de nos sociétés [et] promeut la cohésion économique, sociale et territoriale, et la solidarité entre les Etats membres ». Cela est encore plus vrai dans la crise actuelle.

 

La Ligue des droits de l’Homme souhaite que les politiques mises en place soient à la hauteur de cet objectif de cohésion et de solidarité et répondent directement, et dans l’urgence, aux situations sociales dramatiques que produit la crise. Au risque que l’avenir européen ne soit pas partagé par l’ensemble de ses résidents.


Considérant que, dans le temps court qui est celui des marchés financiers, une politique économique automatique symbolisée par la « règle d’or » ne produit que crise et instabilité, elle affirme que c’est la démocratie qui donne de la stabilité et que la construction européenne n’a d’avenir que dans l’effectivité de l’accès aux droits fondamentaux, économiques, sociaux et démocratiques, dans la mise en œuvre de solidarité par-delà les frontières nationales.


La Ligue des droits de l’Homme estime qu’il y a grand besoin de débats publics et entend y prendre part à partir de ses préoccupations : la défense des droits sociaux et démocratiques, la solidarité.

 

Au-delà d’une approche exclusivement centrée sur l’acceptation ou le refus du TSCG, vision qui aurait le défaut majeur de mélanger des réponses politiques fort hétérogènes, elle travaillera à mettre en débat les conditions d’une construction européenne fondée sur le progrès social et sur l’égalité des droits civiques et sociaux, à l’opposé des politiques d’austérité et des accords de compétitivité, qui ont en général pour conséquence une concurrence destructrice de tous contre tous.


Car pour avoir des chances de réussir, une politique de sortie de crise doit être comprise et soutenue par les citoyens, rendus capables de faire démocratiquement le bilan des efforts et de leur répartition dans le temps et entre les catégories sociales d’une part, des finalités et des résultats attendus d’autre part.

 

C’est ainsi qu’elles et ils seront disponibles pour y contribuer, et non par la coercition d’une politique automatique obligatoire qui produit toujours plus de privilèges pour les plus riches et toujours moins de droits pour les autres. Un débat citoyen sur la crise de l’euro, celle de l’Europe et sur les moyens d’en sortir est donc éminemment nécessaire. La Ligue des droits de l’Homme entend y tenir toute sa place.


Paris, le 24 septembre 2012.

 

http://www.ldh-france.org/Traite-budgetaire-Europeen-Et-les.html

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 11:02
MELENCHON.JPG
20 septembre 2012
  

À l’occasion de la fête de l’Humanité, tout aura été fait pour mettre sous l’éteignoir les contradictions qui traversent le Front de Gauche.

 

Les discours pourtant dissonants de l’ex-candidat à la présidentielle Mélenchon et du secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, masquent surtout les difficultés de positionnement politique du Front de Gauche face au pouvoir socialiste. Dans la majorité, en opposition... ou ailleurs  ?


D’après les journaux depuis plusieurs jours, Mélenchon n’aurait pas été le bienvenu cette année à la fête de l’Humanité.

 

En cause, la trop grande place occupée médiatiquement par l’ex-candidat et ses déclarations unilatérales, comme celle annonçant sans discussion préalable la marche du 30 septembre, annonce qui a hérissé le poil des dirigeants communistes et d’une partie du mouvement social.


Que l’on se rassure, tout a été fait ce week-end pour afficher l’unité et la parfaite complicité entre Mélenchon et Laurent, incarnant ainsi les deux forces politiques structurant le Front de Gauche. Pourtant les déclarations n’ont pas toujours été à l’unisson ces derniers jours. Concernant le rôle qu’il entend jouer pour la suite, Mélenchon déclarait humblement «  Je suis au patrimoine commun  !  »... Pour Éric Coquerel du PG «  il incarne et synthétise le Front de Gauche  ». Difficile dans ces conditions de faire rentrer Mélenchon dans le porte-parolat collectif du Front de Gauche souhaité par la direction du PCF.


Mais l’essentiel n’est certainement pas là, même si derrière ces bisbilles de personnalités se jouent des positionnements un peu divergents.


Une déception


Que ce soit dans les rangs des directions du PCF, du PG ou dans les colonnes de l’Humanité, tout le monde aura regretté l’absence des dirigeants du PS. Pas grand-monde n’est venu de ce côté-ci, comme en témoigne cette chaise restée vide samedi lors du grand débat entre représentants des différents partis de gauche (débat où était pourtant invité le PS... mais pas le NPA).


Le PCF aurait particulièrement apprécié de voir Martine Aubry ou son récent remplaçant Harlem Désir déambuler dans les allées de la fête, mais seule la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem a affronté un public particulièrement remonté sur la question du TSCG que veut imposer le PS.


La déception unanime devant ces absences socialistes illustre bien les préoccupations d’un Front de Gauche assez soucieux dans sa direction de renouer le dialogue avec un PS pourtant vilipendé sur la question européenne.


Une contradiction


Car derrière ces oppositions supposées ou réelles entre dirigeants, le Front de Gauche doit faire face à une tension qui le travaille depuis sa fondation et qui s’est amplifiée depuis l’élection d’Hollande.


Dans le partage des tâches, Mélenchon a le verbe haut, très haut même pour exécuter le gouvernement, les dirigeants socialistes et les «  politiques austéritaires  » qu’ils entendent mettre en œuvre. Et il est évident qu’il se construit ainsi une image d’opposant à Hollande.


Pourtant, cela n’a pas empêché les députés du Front de Gauche de voter le collectif budgétaire en juillet et même les fameux «  contrats de génération  » il y a quelques jours. Sans même aborder ici la question des rapports locaux de cogestion avec le PS qui font le quotidien de bien des collectivités locales (régions, communes...).


Aussi, si tous se revendiquent de la formule plus qu’ambiguë de «  l’autonomie conquérante  », il apparaît que les uns et les autres n’envisagent pas obligatoirement la fin du scénario de la même façon. Dans la suite de sa campagne présidentielle, Mélenchon parie sur l’échec d’Hollande pour apparaître comme un recours, celui qui est prêt à assumer les responsabilités. Du côté du PCF, on se verrait plutôt comme un aiguillon qui, s’appuyant sur les mobilisations, pousserait plus à gauche l’actuel gouvernement.


Une chose est sûre  : construire ces prochaines semaines une opposition unitaire de gauche au gouvernement n’est pas à l’ordre du jour de la direction du Front de Gauche. Pourtant, sous le coup de la crise, la pression de la situation sociale risque d’imposer à tous de choisir  : soit le ralliement au social libéralisme, soit la rupture franche et nette.


Manu Bichindaritz


* Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 162 (20/09/12).

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 10:09
oiseau mazoute

24 septembre 2012 à 07h01 -

 

C'est cet après-midi que la Cour de cassation se prononcera sur la légalité des condamnations décidées après la marée noire de l'Erika qui avait souillé les côtes bretonnes en 1999. Une décision très attendue par des victimes qui redoutent une annulation de la procédure.


Voir également
Naufrage de l'Erika : le dossier de la rédaction


La Cour de cassation dira demain si la France était compétente pour juger des responsabilités dans le naufrage du pétrolier Erika, en 1999, au large de la Bretagne. Le naufrage de ce navire vieux de 25 ans, battant pavillon maltais, affrété par le groupe français Total et appartenant à un armateur italien, avait souillé 400 km de côtes françaises de la pointe du Finistère à la Charente-Maritime, et mazouté quelque 150.000 oiseaux.

 
Plus de dix ans plus tard, le 30 mars 2010, la cour d'appel de Paris avait confirmé les condamnations pénales pour pollution du pétrolier Total, de la société de classification Rina, de l'armateur Giuseppe Savarese et du gestionnaire Antonio Pollara. Tous avaient formé un pourvoi en cassation. Les parties civiles (État, collectivités locales, associations de protection de l'environnement) avaient obtenu 200,6 millions d'euros de dommages et intérêts, dont environ 13 millions au titre de leur «préjudice écologique».

Le coup de théâtre d'avril 2012

 
Mais l'avocat général à la Cour de cassation, Didier Boccon-Gibod, a provoqué un coup de théâtre, début avril 2012, en recommandant une «cassation sans renvoi de l'arrêt attaqué», c'est-à-dire une annulation définitive de la procédure.
C'est «la seule issue juridiquement possible», a-t-il assuré lors d'une audience, le 24 mai, devant la chambre criminelle de la Cour. «Je comprends que cet avis heurte les consciences, qu'il fasse scandale», a-t-il ajouté, mais «pour que les fautes soient sanctionnées, il faut un texte applicable, et c'est là que le bât blesse».
Le navire a sombré en dehors des eaux territoriales françaises, en Zone économique exclusive (ZEE). Même si l'État du pavillon, Malte, ne s'est pas manifesté, la loi française de 1983, sur laquelle sont fondées les poursuites, ne pouvait, selon lui, pas s'appliquer car elle n'était pas conforme aux conventions internationales signées par la France. L'avocat général a, par ailleurs, remis en cause l'indemnisation du préjudice écologique.

Le risque d'une «impunité totale»

 
Me Patrice Spinosi, avocat à la Cour de cassation de plusieurs collectivités dont la linkBretagne, espère que les propres arguments juridiques des parties civiles auront «réussi à convaincre la Cour que l'avocat général était dans l'erreur». La Cour de cassation a plusieurs possibilités : cassation totale, partielle, ou validation de l'arrêt de 2010.
Si la solution la plus radicale était retenue, cela signifierait «une impunité totale» pour les pollueurs, estime Me Corinne Lepage, avocate de dix communes du littoral. «Ce serait 30 ans de droit de l'environnement fichus en l'air.» «Je lancerais immédiatement un travail au Parlement européen pour qu'on propose à la Commission un texte», ajoute la députée européenne. «Il faut que tout pays dont la côte est touchée, où que se soit passé l'accident, puisse être le juge des dommages dont il est l'objet».

Des indemnités déjà versées

 
L'avocat de Total, Me Daniel Soulez Larivière, objecte «les navires étrangers qui remontent de la pointe de l'Afrique jusqu'à Rotterdam» ne peuvent avoir «un régime juridique différent à chaque fois qu'ils croisent un pays qui a un droit sur la zone économique exclusive».
Si le groupe pétrolier sortait gagnant de ce combat judiciaire, il en serait probablement tout autre pour lui en termes d'image. C'est pourquoi il a plusieurs fois rappelé avoir versé 171 millions d'euros d'indemnisations aux parties civiles après le jugement de première instance, qui sont «définitives» et s'ajoutaient aux «200 millions d'euros versés pour le nettoyage des plages». Rina s'était, de son côté, acquittée, après l'appel, des 30 millions restant dus, selon ses avocats.


Le préjudice écologique sous la menace d'une cassation


L'arrêt Erika rendu en 2010 par la cour d'appel de Paris comportait une «avancée» notable sur la reconnaissance du préjudice écologique, souligne Martine Rémond-Gouilloud, professeur émérite de droit maritime.


Comment le droit a-t-il évolué sur ce point ?

 
À partir de 1976, la loi a été plusieurs fois modifiée. À mesure que les marées noires se reproduisaient, on a fait, à chaque fois, un tout petit pas dans le sens de la sévérité. La loi de 1983, qui s'est appliquée à l'affaire Erika, est aujourd'hui passée dans le Code de l'environnement.


Ce code a notamment été modifié par la loi du 9 mars 2004 qui, pour la première fois, sanctionne la pollution involontaire par un navire étranger dans la zone économique exclusive. Cependant, ce texte n'étant pas rétroactif, il n'était pas applicable à l'affaire de l'Erika.


Même si cette loi de 2004 constitue une vraie avancée, il peut toujours y avoir discussion sur le fait de savoir si elle est bien conforme aux conventions internationales. L'article 55 de la Constitution donne, en effet, priorité aux conventions internationales sur les lois internes. Depuis 2005, une directive européenne invite également les États membres à renforcer la protection de leur milieu marin.

L'indemnisation du «préjudice écologique pur» risque d'être annulée. Que signifierait une telle décision ?


Faire reconnaître ce type de préjudice, indépendant de tout intérêt économique, a donné lieu à des batailles rangées depuis 20 ans. À chaque fois, on se heurte à deux difficultés : comment l'évaluer, et à qui attribuer les réparations.
L'arrêt d'appel Erika a reconnu l'existence juridique de ce concept : la cour d'appel le définit comme «toute atteinte non négligeable à l'environnement naturel, à savoir notamment l'air, l'atmosphère, l'eau, les sols, les terres, les paysages, les sites naturels, la biodiversité (...), qui est sans répercussion sur un intérêt humain particulier, mais affecte un intérêt collectif légitime». Il s'agit d'une vraie avancée qui peut marquer le droit, et pas seulement en France. Si l'arrêt était cassé, cet acquis disparaîtrait.

À Batz-sur-Mer, la crainte d'une pilule «amère»


Si Total gagne, «on l'aura vraiment amère cette pilule !». Les habitants et les élus de Batz-sur-Mer (44) s'angoissent d'une possible annulation, des condamnations pénales prononcées par la cour d'appel.


«Ce n'est pas normal. Ça devrait être jugé comme un délit, comme quelqu'un qui ne respecte pas le code de la route», s'insurge René Colbus, l'un des habitants de cette ville de Loire-Atlantique, parmi les plus touchées par la pollution. Venu sur la plage pour entretenir son bateau, il se rappelle, comme si c'était hier, des «galettes de fioul tout le long du mur, tout le long de la côte dans les rochers».


À Batz, la décision de la Cour de cassation sur ce dossier sera guettée avec une pointe d'angoisse, compte tenu des recommandations défavorables formulées par l'avocat général, qui a également remis en cause l'indemnisation du préjudice écologique. «Moi, de toute façon», si l'avocat de Total «a gain de cause, je lui amène tout le pétrole devant ses bureaux avec une tractopelle», lance le maire UMP de Batz-sur-Mer, Danielle Rival.

«Réformer tout de suite»


«En fin de compte, il aurait fallu qu'on parte à Malte faire juger cette affaire de l'Erika!», s'exclame-t-elle. «Ça veut dire qu'on aille juger là-bas la catastrophe qui a été faite dans notre pays. Non, ce n'est pas possible», assure l'élue.
Et si la Cour de cassation suit l'avis de l'avocat général, «tout notre combat depuis douze ans» sur la reconnaissance du préjudice écologique et environnemental sera «terminé», relève Danielle Rival.


Cela signifierait «qu'on n'a strictement rien fait depuis l'Amoco Cadiz» : «Les pollueurs ne seront pas les payeurs et ils ne seront surtout pas reconnus coupables», estime-t-elle. «Je crois qu'au niveau de la France, au niveau de notre littoral, c'est quelque chose qui va être très, très mal perçu», prédit le maire. Si la justice donne raison à Total, Batz-sur-Mer «arrêtera» les procédures «mais on l'aura vraiment amère cette pilule !», souligne le maire de la commune, qui gardera les indemnités perçues quelle que soit la décision de la Cour.


En attendant, si la cour annule les jugements, il faudra alors que «le gouvernement se mette au travail et réforme tout de suite», exhorte Danielle Rival.
Car «l'hiver va arriver. Il va y avoir des tempêtes. On peut avoir de nouveau un bateau-poubelle parce qu'il y en a encore beaucoup, beaucoup, sur les eaux internationales», prévient-elle.

 

http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/france/erika-la-hantise-de-l-annulation-24-09-2012-1848236.php

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 09:23

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Suite à son retour de Syrie, le Collectif "Tous pour la Syrie" organise une conférence débat autour  de la révolution syrienne, le mardi 25 septembre à la Maison Internationale de Rennes..

 Une brève description de la situation humanitaire et politique sera dressée qui laissera ensuite place à un débat en direct avec les combattants de l'armée libre de la région d'Azaz, Nord d'Alep

 Retour d'expériences auprès des réfugiés syriens et des combattants de l'armée libre 
 Intervenants:
Mariam Chabraoui
 Yahia Chamali
Soraya El Kahlaoui
 Romain Huët

Direct avec des combattants en Syrie (A'Zaz) et en Turquie (Kilis). Visioconférence (30 minutes)

Conférence débat : La Révolution Syrienne, Retour d'expériences
 Mardi 25 septembre  20h00
Maison Internationale de Rennes
7 quai Chateaubriand, Métro République.
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24 septembre 2012 1 24 /09 /septembre /2012 12:40

 

 

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24 septembre 2012 1 24 /09 /septembre /2012 11:50
23 septembre 2012
 

Le Pakistan a connu, le 11 septembre 2012, deux incendies d’entreprises particulièrement meurtriers.

 

Quelques 300 employé.es de Ali Enterprises, à Karachi, ont notamment trouvé la mort, ce qui en fait l’une des plus importantes tragédies dues aux conditions de travail inhumaines imposées au salariat.


Au moins 300 travailleuses et travailleurs, selon les dernières estimations, ont trouvé la mort à Karachi (la métropole industrielle au sud du Pakistan) dans l’incendie de leur usine de confection Ali Enterprises qui produit pour l’exportation. Ils étaient un millier dans ce bâtiment de quatre étages, souvent des jeunes femmes, qui ne possédait qu’une sortie accessible. Bien des victimes sont mortes de suffocation, bloquées dans les sous-sols.

 

D’autres ont été grièvement blessées après avoir sauté dans le vide pour échapper aux flammes. Le même jour, 25 salarié.e.s ont été tués lors d’un autre incendie – celui d’une usine de chaussure – à Lahore, dans le centre du pays. L’identification des victimes s’avère difficile, nombre d’entre elles étant des contractuels non déclarés, embauchés par des sous-traitants. Il faut ajouter que l’entreprise de confection elle-même n’avait pas d’existence légale [1].

 

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24 septembre 2012 1 24 /09 /septembre /2012 11:24
Social dimanche 23 septembre 2012

Les discussions entre les syndicats et la direction de la compagnie maritime Brittany Ferries - dont la flotte est à quai depuis vendredi à la suite de mouvements de grève des marins - devraient « aboutir à un accord » lundi ou mardi a-t-on appris dimanche de source syndicale.


Vers un accord cadre lundi ou mardi


Les bateaux vont-ils reprendre la mer ? « Je pense que nous sommes sur la voie d’un déblocage » du conflit social, a indiqué Jean-Paul Corbel, délégué CFDT, à l’issue d’une table ronde de près de cinq heures, qui s’est tenue dimanche après-midi entre la direction et les syndicats à Roscoff (Finistère), siège social de la compagnie.


« Il y a eu quelques avancées de la direction », s’est-il félicité, estimant « qu’on devrait aboutir à un accord cadre » lundi en fin de journée ou mardi matin, ouvrant ainsi la voie à une fin du conflit entamé le 13 septembre sur des questions salariales.


La reprise du trafic pourrait se faire progressivement à partir de mercredi mais le retour à la normale n’est attendue que pour le week-end, indique la CGT.


Primes et salaires en jeu


Les personnels navigants des huit navires de la Brittany Ferries - qui dessert la Grande-Bretagne, l’Irlande et l’Espagne - protestent notamment contre une baisse des salaires annoncée en juin par la compagnie, en proie à des difficultés financières depuis plusieurs années.


Les syndicats ne veulent pas renoncer à certaines primes et souhaitent que la direction adopte une clause de « retour à meilleure fortune », à savoir que les efforts consentis en terme de salaires soient limités dans le temps.


Reprise du travail mais bateaux à quai


Les personnels navigants avaient voté la reprise du travail vendredi mais la direction a décidé de laisser à quai les bateaux, à bord desquels sont restés les marins, a indiqué Cyril Toulan, élu CFDT.


« Compte tenu des mouvements de grève qui se déclenchent de manière intempestive, sans préavis, et avec des possibilités de reconduction, la direction de Brittany Ferries ne peut plus assurer l’exploitation des navires et la gestion des passagers dans des conditions normales », avait justifié vendredi la compagnie maritime.


La Brittany Ferries, qui estime à 8 000 le nombre de passagers affectés par le conflit, revendique 2,6 millions de passagers transportés annuellement, dont 85 % de Britanniques, entre la France, la Grande-Bretagne, l’Irlande et l’Espagne.

 

http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Brittany-Ferries.-Accord-en-vue-le-trafic-pourrait-reprendre-_39382-2115833_actu.Htm



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mardi 16 avril

20H30

Maison des syndicats

 

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Quimper Gourmelen

Rassemblement

vendredi 19 avril

8 h 45


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Fermez Cofrents

(pays Valencian)

 

 

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  Concert à Lannion

 

no nuk

 

Dimanche 28 avril

Brennilis

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Mardi 7 mai

 Yves-Marie Le Lay,

Président de

Sauvegarde du Trégor

  Douarnenez

Librairie l'Ivraie à 20h00

 

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